Incendies en milieu souterrain : les sapeurs-pompiers du Doubs s’entraînent tout le mois de mai au parking des Beaux-Arts

S’enfoncer dans la fournaise, s’orienter dans les fumées, trouver les victimes, éteindre le feu… Tout le mois de mai, la population bisontine sera le témoin privilégié des entraînements des sapeurs-pompiers du Doubs, dans le parking des Beaux-Arts. Une formation grandeur nature sur les incendies en milieu souterrain avec, toujours dans les esprits, le sinistre du quartier Planoise, il y a cinq ans.

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Ce jeudi 27 avril à 10h, les sapeurs-pompiers du Doubs et le Grand Besançon Métropole (GBM) se sont donnés rendez-vous dans le parking des "Beaux-Arts", situé Avenue Élysée Cusenier au centre-ville. 200 pompiers du SDIS 25 s’y entraîneront dix-sept fois durant le mois de mai, dans le cadre d’une formation sur les incendies en milieu souterrain, une hantise dans ce lieu à haute fréquentation.

Déjà gravé dans les mémoires, la date du 31 décembre 2019 : plus de 160 véhicules de la fourrière municipale et le centre commercial de la place Cassin du quartier Planoise à Besançon avaient brûlé dans un incendie criminel. Juan Eduardo, technicien spécialisé du GBM, se rappelle : "Dès le premier jour, il y avait énormément de fumée, des explosions à l’intérieur, comme des grenades. Les pompiers étaient noirs de suie, les températures très très élevées", décrit-il. 

Une formation d’ampleur

Dans un lieu mal connu et plein de spécificités, les conditions d’intervention avaient été difficiles pour les centaines de sapeurs-pompiers mobilisés deux jours durant. "Ça n'arrive que très peu dans une carrière mais c’est marquant. Ça fait partie des sources de motivation à cette formation", contextualise le lieutenant William Jouve, chef du bureau formation à la caserne de Besançon centre. 

L’objectif ? Se préparer le mieux possible à ce type de risque. D’abord au cours de l’année grâce à une formation continue sur des créneaux de deux heures, puis lors d’une Formation de Maintien, d'Actualisation, de Perfectionnement des Acquis, sur plusieurs journées."Après avoir travaillé chaque parcelle de savoir, on met tout en œuvre deux fois par an minimum en allant dans le détail avec ce type d’exercice", précise William Jouve depuis le parking des Beaux-Arts, lieu de la manœuvre. Pour l’occasion, une partie du site a été rendue inaccessible au public, "sans que cela vienne perturber l'activité courante ni le stationnement", précise le Service départemental d’incendie et de secours du Doubs. 

"Après avoir travaillé chaque parcelle de savoir, on met tout en œuvre deux fois par an minimum en allant dans le détail avec ce type d’exercice."

William Jouve, chef du bureau formation à la caserne de Besançon centre

Une grosse révision en condition réelle, en somme, grâce à des scénarios élaborés en concertation avec les différents acteurs, pompiers et exploitants. L’atmosphère qui y est reproduite est chaude, éprouvante dans un environnement inconnu rempli de poteaux et de véhicules. Des simulateurs de fumées (non nocives et non polluantes) ont également été installés. Toutes les difficultés possibles sont ainsi réunies pour identifier au mieux les axes d’amélioration. 

Évoluer constamment

L’une des règles d’or déjà établie est par exemple d’avoir à la fois une "ligne guide" et une "liaison personnelle", une sorte de fil d’Ariane respectivement en lien avec l’extérieur et avec un binôme. "Les deux réunies formant la ligne de vie", explique William Jouve. 

Autre moyen de maintenir ses compétences : l’adaptation au changement, notamment avec l’arrivée des véhicules hydrogènes et électriques. "Notre devoir est de se renseigner sur le fonctionnement exact de ces véhicules et les risques inhérents, ce qui nous oblige à adapter nos techniques", souligne le lieutenant Remi Duthion, chef du bureau mise en œuvre opérationnelle. 

Outre le fait de réagir efficacement à ce type d’incendies souterrains, l’enjeu est également de les prévenir. Il y a deux ans, un centre de sécurité a été créé afin de regrouper toutes les alarmes et la vidéosurveillance. "Des agents visualisent l’ensemble des vidéos 24h/24, 7j/7. Ce sont les premiers acteurs en cas de sinistre", indique Juan Eduardo, technicien spécialisé veille technologique, service des mobilités GBM. Ils sont ensuite chargés de fournir les plans, expliquer les accès et issues de secours aux sapeurs-pompiers, dans l’objectif de faciliter toute intervention et, de fait, les conséquences d’un tel incendie.

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