À Besançon depuis 14 ans, le collège Lumière et le Centre de Rééducation pour Déficients Visuels (CRDV) travaillent en partenariat. Des élèves déficients visuels fréquentent ce collège, pour l’apprentissage du braille et pour suivre des cours avec les autres élèves. Une formule qui fait ses preuves.
Des cours de braille le matin, et des cours classiques l’après-midi avec les autres élèves du collège. C’est le quotidien dans cet établissement bisontin d’Eva et Selena et de 12 autres enfants déficients visuels.
“Je perds la vue depuis l’âge de 6-7 ans. J’ai été opéré plusieurs fois. Mon œil gauche est devenu aveugle, mon œil droit est encore là” explique Evan. Ce jeune garçon a vu sa scolarité bouleversée par la maladie. Ici, il doit tout apprendre, lire le braille, prendre les cours en notes en braille. “C’est difficile le braille au début, mais quand on s’y met à fond, c’est fastoche” avoue-t-il fièrement.
Comme lui, Selena, présente une déficience visuelle. “J’ai perdu la vue il y a 18 mois. C’est venu progressivement, et on ne sait pas trop pourquoi” explique la jeune collégienne. Sur le moment, je l’ai mal pris, je me suis dit, pourquoi moi. Je commence de plus en plus à l’accepter. Je me sens bien ici” dit Selena.
Des enseignants spécialisés et des aides pour accompagner ces enfants
Au collège Lumière, les jeunes élèves déficients visuels sont pris en charge par des personnels spécialisés aux handicaps visuels. Dans les classes, des AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap), aident les enfants à la prise de notes par exemple. Pour ces enfants, une journée de collège est une très longue journée. Dès le réveil, ces jeunes déficients visuels mobilisent une énergie incroyable, pour s’habiller, se déplacer. À l’école, ils ont besoin de temps de repos, car le bruit les fatigue vite, et demande une concentration encore plus importante.
►Reportage Lilia Aoudia et Fabienne Le Moing.
En intégrant ces jeunes déficients visuels dans un collège, le but “c’est qu’ils soient le plus rapidement possible autonome pour aller en cours, et qu’ils aient des copains, puissent prendre des notes” détaille Samuel Bastos, enseignant spécialisé du Centre de Rééducation pour Déficients Visuels (CRDV), ajoute l’enseignant.
Une richesse et ouverture sur le handicap
Pour le collège, accueillir ces jeunes déficients visuels est important. “La diversité des élèves qui composent l’école est une richesse” selon Pierre Peter, principal du collège Louis Lumière. Ces jeunes obtiennent tous le brevet en fin d’année.
Lors de leur scolarité, les jeunes apprennent aussi à se déplacer dans la ville. Pas facile d’arpenter la rue avec une canne quand on a 12 ans. Pour certains de ses enfants, la maladie va encore s’aggraver, ils doivent donc apprendre à être le plus autonome possible, pour vivre au mieux avec le handicap.