Justice : l'anesthésiste de Besançon Frédéric Péchier soupçonné de 24 empoisonnements brise le silence depuis Poitiers

Il n'y a "pas de preuve" de sa culpabilité, a-t-il affirmé à nos confrères de La Nouvelle République ce jeudi 20 juin lors d'un entretien exlusif depuis la Vienne, où la justice le cantonne. Morceaux choisis. 

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On n'avait pas entendu Frédéric Péchier depuis deux ans. Et voilà que ce jeudi 20 juin, l'ancien anesthésiste de Besançon mis en examen pour 24 empoisonnements brise le silence.

Il accorde un entretien à La Nouvelle République, quotidien tourangeau paraissant aussi dans la Vienne, là où réside le Dr Péchier depuis son départ des environs de Besançon pour les besoins de l'instruction. 

 


L'interview complète est disponible ici. En voici quelques extraits.
 

 

Sur son maintien en liberté


Jusqu'à présent, l'ancien anesthésiste est libre, sous contrôle judiciaire. Cette décision de ne pas le placer en détention provisoire a été annoncée en première instance et confirmée en appel mercredi dernier. 

Mais le parquet de Besançon a annoncé sa décision de se pourvoir en cassation pour essayer malgré tout de faire placer Frédéric Péchier en détention provisoire, estimant qu'il y a connivence entre l'avocat du Dr Péchier Randall Schwerdorffer et un magistrat.
 
Sur ce point, Frédéric Péchier parle de « véritable acharnement de la part du parquet » à nos confrères de La Nouvelle République. « Quant à cette accusation de collusion entre mes avocats et le juge Raguin, je trouve que c’est une manœuvre infâme. »

Précisons pour compléter que la défense de Frédéric Péchier a décidé de faire un recours en nullité contre la décision du parquet de se pourvoir en cassation.
 

Sur le fond du dossier


Frédéric Péchier, qui bénéficie toujours de la présomption d'innocence, est mis en examen pour 24 empoisonnements volontaires dont 9 mortels survenus sur ses patients au moment où il exerçait à Besançon comme anesthésiste, notamment à la clinique Saint-Vincent. 

Il existe dans cette affaire un grand nombre d'indices concordants mettant en cause le Dr Péchier, mais aucune preuve matérielle. 

« Il n’y a pas empoisonnement volontaire, clame Frédéric Péchier au journaliste de La Nouvelle République. Il y a, certes, parfois, des surdosages de médicaments mais de là à dire que c’est fait intentionnellement… ça, c’est tout le montage de la police. »

Le dossier n'est pas si clair : il n'y a pas de preuve de ma culpabilité. 


« Ce que je retiens, c'est que le dossier n'est pas si clair que ça et qu'il n'y a pas de preuves de ma culpabilité. »
 

Sur les relations avec ses collègues

Le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux a déjà évoqué un climat délétère entre le personnel de soins à la clinique Saint-Vincent. 

Le Dr Péchier, lui, utilise l'argument du complot pour mettre en cause ses collègues dans La Nouvelle République : ce n'est pas moi qui ai empoisonné, mais on veut me faire porter le chapeau.

« Quand j’ai demandé en garde à vue, qui avait retenu les dossiers qu’on me reprochait, on m’a répondu: “Vos collègues.” C’est-à-dire les médecins en charge des opérations qui posaient problème, ou le corps médical de manière vague, mais jamais quelqu’un d’indépendant, jamais un expert en médecine. »

Un peu plus loin : « Ce sont toujours des gens de la clinique qui ont orienté l’enquête, en disant à leurs patients : “Je serais à votre place, j’appellerais le commissariat pour déposer plainte.” »
 

La réaction des victimes


Les familles de victimes n'ont pas tardé à faire part de leur indignation via leur avocat Frédéric Berna qui s'est adressé à France Bleu : « Les parties civiles sont profondément écœurées par ce comportement », a-t-il notamment dénoncé.

Toujours selon lui, « on sombre dans le ridicule » avec « du mensonge permanent ».

Sa réaction est disponible ici chez nos confrères de France Bleu
 
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