Les salariés grévistes ce samedi 24 septembre, emmenés par le syndicat Force Ouvrière majoritaire sur les sites de Besançon, réclament des augmentations de salaires pour faire face à l'inflation et une réorganisation du travail. La mobilisation est nationale dans l'ensemble des magasins du groupe.
Encensés pour leur travail et mobilisation durant les divers épisodes de la pandémie de Covid, les salariés de Carrefour continuent de réclamer une compensation financière de ce dévouement. Lors de l'assemblée générale en juin dernier du groupe, l'un des plus gros employeurs privés du pays avec 320 000 salariés, une partie des actionnaires s'est opposée à la rémunération record de 8 millions d'euros accordée au PDG Alexandre Bompard liée à la bonne santé de l'enseigne. Carrefour a clôturé en effet l'année 2021 avec un bénéfice net en forte hausse, à 1,07 milliard d'euros, et des ventes également en croissance.
Les organisations syndicales réclament un meilleur partage du gâteau. Les négociations ont fixé l'augmentation des salaires aux alentours de 2,6 %, jugée insuffisante. Une prime de 100 € par salarié, non imposable a également été proposée mais refusée. Par leur mobilisation ce samedi, les salariés espèrent obtenir une réouverture des discussions avec la direction et réclament 4 % d'augmentation des revenus pour compenser l'inflation.
Des conditions de travail difficiles
Au-delà de la rémunération, les salariés grévistes demandent une meilleure organisation du travail. "Les employés n'ont plus d'organisation dans un rayon approprié, explique le délégué syndicat FO du magasin Carrefour d'Ecole Valentin Jérôme Mgalle Edimo. Ils doivent tout faire mais ne sont plus assez nombreux. En 17 ans, on est passé de 400 salariés à 255 pour 10 000 m2 de surface de vente inchangés. Parfois les rayons sont vides alors que la marchandise est en réserve, mais on n'est pas assez nombreux pour l'acheminer et la ranger."
Le système de mise en "location gérance" de certains magasins Carrefour est également pointé du doigt par les représentants du personnel. Le groupe Carrefour reste propriétaire des murs de ces magasins souvent déficitaires mais le locataire gérant jouit d'une grande liberté de gestion. "Cela mène à une perte de revenus pour les salariés de 18 à 20% généralement", poursuit Jérôme Mgalle Edimo. Dans notre secteur, ce système concerne les magasins de Mulhouse et Chalon-sur-Saône.
Ce samedi 70 % des effectifs du jour (110 salariés), était en grève au Carrefour Chalezeule, d'après le délégué FO sur place, Jesus Sanchez. Au Carrefour d'Ecole-Valentin, ils étaient 75 à 80 personnes à débrayer, une mobilisation satisfaisante pour les représentants syndicaux.