Pas de confinement, mais un enfermement volontaire de 400 bénévoles au zoo de Besançon, le projet fou de Laurent Decol

Laurent Decol artiste de 69 ans compte rééditer sa performance artistique, en 2021. C’est la troisième fois qu’il compte se remettre en cage, dans le zoo de la Citadelle de Besançon.

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Comme tous les autres Français, Laurent Decol n’attend qu’une chose : la fin de la crise sanitaire en cours. Pour lui, c’est un bon prétexte pour s’interroger sur les confinements que la France a subi. Il compte faire réfléchir sur cet enfermement, mais aussi montrer que la place de l’Homme sur Terre est en danger. Il espère pour cela pouvoir s’enfermer, comme en 1997 et en 2014, dans un enclos du zoo de la Citadelle de Besançon.

400 bénévoles pour s’enfermer à tour de rôle

Pour cette nouvelle représentation, Laurent Decol souhaite réunir 400 bénévoles. « Je souhaite que ce soit des bénévoles de toutes les catégories sociales, de toutes conditions physiques, de toutes les couleurs », explique l’artiste bisontin. L’opération doit se dérouler sur une année.

L’artiste espère la démarrer, après avoir obtenu les autorisations nécessaires, à la fin de la crise de la Covid-19. Une fois mise en place, chacun des 400 bénévoles doit se relayer, à l’intérieur de l’enclos.

Parmi ces volontaires pour cette performance, il y a Arnaud. Il y avait déjà pris part en 2014. A l’époque, Laurent Decol accueillait un visiteur par jour, dans son enclos. Ce Bisontin visite le zoo de la Citadelle, depuis son plus jeune âge. Il y amène ses enfants pour voir les animaux. Pour cet habitué, participer à cette opération, c’est l’occasion de se poser des questions.

« Être un humain en cage, tel un animal, ça fait réfléchir celui qui est dedans, mais aussi celui qui regarde. Ca interroge sur notre rapport au monde animal : on se conduit comme des prédateurs, on détruit les espaces vitaux des autres espèces », se justifie Arnaud.

C’est justement le but que poursuit Laurent Decol. « Par cette performance, je souhaite qu’on réfléchisse sur la place de l’Homme dans l’évolution, montrer qu’il est en danger sur Terre », estime l’artiste de Besançon.

Une réflexion menée depuis près de 25 ans

Laurent Decol n’en est pas à son coup d’essai. Son premier enfermement volontaire, c’est en octobre 1997. Il est alors invité par le directeur du Centre Dramatique National de Besançon, pour mettre en scène « un Homme au zoo », de l’auteur anglais David Garnett.

C’est justement cette œuvre qui lui sert de prétexte, pour s’embastiller une première fois. 15 jours durant, il est accueilli dans un enclos du zoo. Dans cet espace « délimité par un enclos », il dispose d’un chalet en bois. Il s’expose alors aux visiteurs, tel un animal en cage.

L’expérience intrigue et interroge, bien au-delà des frontières. « A l’époque, la télévision publique japonaise NHK avait même détaché son correspondant à Paris, pour couvrir cela », se souvient Laurent Decol.

S’enfermer une fois : ce n’est pas assez pour l’artiste. Il renouvelle alors l’aventure, en 2014. Laurent Decol passe 22 jours derrière les barreaux du zoo de Besançon. « L’opération est cette fois plus sophistiquée, sans le prétexte d’un spectacle comme en 1997. Là, c’est une lubie, je la refais par plaisir, pour démontrer les retombées médiatiques », enchaîne le Bisontin.

Une lubie qu’il n’a pas documentée en image, mais il compte le faire la prochaine fois. « J’envisage soit un court-métrage, soit un livre ou des dessins, de cette troisième expérience », réfléchit Laurent Decol. Un troisième enfermement qu’il espère pouvoir accomplir au plus tôt, à l’été ou en septembre prochain.

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