Législatives 2024 : “L’union de la gauche, on n’a pas le choix, on doit être au rendez-vous de l’Histoire” estime LFI

La gauche va-t-elle parvenir à faire front commun contre le Rassemblement national de Jordan Bardella arrivé en tête en France des élections européennes ? Les tractations semblent avancer. Pour Séverine Veziès, responsable de la France Insoumise dans le Doubs et membre de la direction nationale de LFI, l’union de la gauche n’est pas une option.

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Elle veut y croire. L’ancienne candidate de la France Insoumise aux législatives de 2022 dans la 1ʳᵉ circonscription du Doubs avait été battue par le candidat du Modem. Pour elle, en perspective des législatives anticipées, les forces de gauche doivent une nouvelle fois faire rempart à l’extrême droite, peu importe si la Nupes a montré par le passé ses limites.

L’union de la gauche, on n’a pas le choix. On doit être au rendez-vous de l’Histoire, là, on a l’extrême droite qui est aux portes du pouvoir. Donc on doit chacune prendre nos responsabilités. Et nous LFI, on prendra nos responsabilités.

Séverine Veziès, responsable LFI du Doubs et membre de la direction nationale

Plus de 30% des Français ont voté pour le RN


Dimanche 9 juin 2024, le verdict des urnes aux européennes a été implacable avec un score historique pour le Rassemblement national, arrivé largement en tête avec 31,37% des voix avec la liste menée par Jordan Bardella, devant la majorité présidentielle et Valérie Hayer (14,6%), puis la liste conduite par Raphaël Glucksmann pour le PS (13,83%). 


Pour la Bisontine Séverine Veziès, “Macron a annoncé la dissolution comme un enfant gâté qui enverrait valser ses jouets, et il plonge un peu plus le pays dans le chaos” estime-t-elle au micro de nos journalistes Stéphanie Bourgeot et Florence Petit.


Les réunions, les tractations sont en cours entre forces de gauche, PS, LFI, le PCF et les écologistes. 

Oui le 30 juin, il n’y aura qu'un seul candidat de la gauche dans chaque circonscription, et on va faire tous ensemble campagne pour un nouveau front populaire.

Séverine Veziès, LFI

"On ira là où on a besoin de nous, là où le devoir le demande car c'est avant tout une bataille collective qu'on va mener avec les citoyens, les partis politiques, les associations"... ajoute la responsable LFI du Doubs.

Un accord de principe, un nouveau nom, des grandes lignes tracées, des promesses de candidatures uniques aux législatives anticipées... La gauche a rapidement progressé lundi pour la création de son "front populaire", mais des questions restent en suspens, notamment celle de la place qu'occupera Jean-Luc Mélenchon ou François Ruffin. 

Vers un front populaire à gauche  ? 

Lundi 10 juin, le PS, les Ecologistes, PCF et LFI ont appelé à "la constitution d'un front populaire" et veulent "soutenir des candidatures uniques dès le premier tour" des élections législatives, dans un communiqué également signé par Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann, ou encore Générations. 


Mais qui pour incarner cette nouvelle alliance ? "Ce ne sera clairement pas Jean-Luc Mélenchon", a estimé pour sa part Raphaël Glucksmann, excluant également d'être lui-même chef de gouvernement. Il a suggéré le nom de l'ex-secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, fer de lance du mouvement contre la réforme des retraites l'an dernier.

Le cas Mélenchon qui divise


Jean-Luc Mélenchon est accusé d'ambiguïtés sur la question de l'antisémitisme, il crispe aussi les chefs de partis, à l'instar du socialiste Olivier Faure, qui a estimé sur TF1 qu'"il n'y a pas de logique" à ce que le leader insoumis "soit le candidat" de la gauche pour Matignon.


L’écologiste Sandrine Rousseau sur LCI, a évoqué, elle aussi, l'option Laurent Berger, mais aussi celle du franc-tireur insoumis François Ruffin. Pour la responsable LFI du Doubs, Séverine Veziès, “on ne peut pas faire sans LFI qui est une des principales composantes de la gauche” et pour laquelle beaucoup de jeunes, notamment des quartiers populaires, ont voté lors des élections européennes.


Le temps presse, les candidatures pour les législatives devront être déposées entre mercredi et dimanche, 18H00, alors que la campagne électorale pour le premier tour débutera lundi 17 juin.

Le RN continuera-t-il sur sa lancée ? 

Les députés RN qui se représentent ne perdent pas de temps et appellent eux à la mobilisation, galvanisés par le score historique de la liste conduite aux européennes par leur nouveau et jeune président Jordan Bardella.

"Les dimanches 30 juin et 7 juillet, si les Français votent, ils gagneront !  En effet, les Députés du Rassemblement National continueront à défendre leurs intérêts et faire du pouvoir d’achat une priorité. Retrouver une souveraineté économique, alimentaire, agricole, lutter contre l’insécurité et l’immigration massive, telles seront nos priorités" confie Géraldine Grangier, députée RN dans la 4e circonscription du Doubs et qui se répresentera.  

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