Les nappes phréatiques et rivières de Bourgogne-Franche-Comté à un seuil critique alors que la pluie se fait attendre

La chaleur inhabituelle et l'absence de pluie ont pour conséquence un niveau bas de toutes les rivières de la région. A Parcey, dans la basse vallée de la Loue, la rivière se traverse à pied, comme en plein été.

Avec un grand soleil continu et l'absence de précipitations depuis la fin de l'été, le niveau de la Loue est en octobre le même qu'en plein été : relevé le 7 octobre à Parcey (Jura), il atteint seulement 40 centimètres dans cette basse vallée de la rivière, non loin de la confluence avec le Doubs. On peut ainsi traverser la Loue à pied.

"Il n'y a presque plus de poissons. Quelques silures, les truites phario sont exceptionnelles. Il n'y a presque aucun pêcheur dans la basse vallée de la Loue," déplore Pierre Boichut, vice-président de l'association de pêche La Gaule du bas Jura.

Au Nord, des bassins en crise

Au nord, l’Allan, la rivière arrosant Montbéliard, est, elle aussi, à un seuil critique. Le dernier bulletin hydrologique réalisé par la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) place son bassin, à partir de la limite avec le Territoire de Belfort jusqu'à Voujeaucourt (Doubs), à un niveau "alerte renforcée" au regard des débits constatés.

Suivons le courant du Doubs : un peu plus en aval, le droit de captage de Mathay, qui alimente l'agglomération de Belfort en période d'étiage "n’est pas remonté au-dessus du seuil de crise depuis plusieurs semaines, rapporte la préfecture belfortaine. Mais les producteurs d’eau potable se veulent rassurants sur la capacité d’alimentation des usagers."

Le pouvoir public estime la pluviométrie deux fois moins importante que les normales de saison. "L’indice d’humidité des sols est en deçà des 40% là où l’an passé sa valeur avoisinait les 60 %," souligne la préfecture.

Des nappes phréatiques très basses

Un peu partout en France, la période d'étiage - niveau le plus bas annuel des cours d'eau - intervient anormalement tard cette année, "du fait de pluies déficitaires et de températures douces en ce début d’automne", rapporte le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Les nappes phréatiques réactives se rechargent plutôt courant septembre avec la reprise des précipitations.

Toujours selon la BRGM, qui a publié son rapport mensuel ce 12 octobre, les nappes phréatiques de Bourgogne-Franche-Comté et des alentours font partie des plus mal en point en France par rapport aux années précédentes. Ce phénomène est dû à "plusieurs recharges hivernales successives peu intenses et d’un comportement très inertiel".

Et les nappes phréatiques sont ici plutôt inertielles, c'est-à-dire que l'eau des précipitations s'écoule très lentement en milieu souterrain à cause de la nature des sols. La recharge en est donc retardée par rapport aux nappes dites "réactives".

L'état des rivières de Franche-Comté pourrait néanmoins s'améliorer, avec des prévisions météorologiques annonçant des précipitations pour les prochains jours. Un temps sec fera ensuite son retour, mais les températures auront entretemps chuté.

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