Alors que la municipalité de Besançon souhaite réorganiser le travail de la police municipale et augmenter son temps de présence sur le terrain, une grande majorité des agents se mobilise contre ce projet. On vous explique.
Les sifflets ont retenti ce vendredi 16 juin, devant l'ancien Hôtel de Ville de Besançon, situé place du 8 septembre. Les policiers municipaux étaient largement mobilisés pour manifester leur mécontentement quant au projet de réorganisation de leur service, porté par la municipalité. "Nous allons subir un redécoupage des secteurs. On passera de cinq secteurs à deux grands secteurs, est et ouest. La vie sociale et familiale des agents va également être mise à mal. Les gens qui ont des enfants en bas âge ne verront leurs enfants que deux semaines sur six le soir", liste Yvan Decrouy, responsable syndical Force Ouvrière et policier municipal à Besançon.
La réorganisation prévoit une amplitude horaire plus importante, à moyen fixe, selon le syndicaliste. "On aura beau dire tout ce que l'on veut, c'est impossible de garder une proximité à partir du moment où on crée deux grands secteurs avec si peu d'agents", ajoute-t-il. Ce jour, 90% des policiers municipaux se sont mobilisés.
Le syndicaliste dénonce le manque d'attractivité de la police municipale de Besançon. Sur 69 postes disponibles, 18 sont vacants. L'inquiétude est grande du côté des manifestants, d'autant que le service de proximité peine à attirer les jeunes recrues. "Sur les trois dernières années, nous avons eu une quinzaine de départs. Pourquoi on ne les retient pas ? Il y a eu un effort financier de fait, sauf que l'on a fait un pas en avant pour deux en arrière, en changeant les rythmes de travail", s'offusque Yvan Decrouy.
"Plus de présence de nos policiers sur le terrain"
Du côté de la mairie, on justifie ce projet par la volonté d'accroître la proximité entre les agents et la population et de proposer un meilleur équilibre entre les zones géographiques. "Nous souhaitons plus de présence de nos policiers sur le terrain, et plus de proximité pour tous", explique la maire de Besançon Anne Vignot, au micro de notre journaliste Stéphanie Bourgeot.
L'idée est de réorganiser l'ensemble de nos équipes pour que cela soit équitable sur tout le territoire.
Anne Vignot, maire de Besançon
Concernant l'amplitude horaire, la Ville souhaite ajouter deux heures de présence policière dans les rues bisontines, aux heures les plus fréquentées par la population. "En réalité, l'amplitude horaire sur le terrain tournait autour de 4h15 à 5h. Nous aimerions monter à 6h45, 7h sur le terrain. Nous souhaitons que cela se passe quand nous en avons le plus besoin. Entre midi et deux, et surtout en fin de journée ainsi que les jeudis, vendredis et samedis. On a une ville jeune, active, il faut ajuster notre police à tout cela", ajoute l'élue.
La maire prend l'exemple de Dijon qui possède des brigades de nuit et de soir. "Cela n'existe plus de travailler 4h30 la journée. Cela ne doit pas exister à Besançon", assume-t-elle, tout en précisant que les problèmes de recrutement de policiers municipaux touchent tout le pays.