Alors que la "Loi sécurité globale" a été adoptée par l'Assemblée nationale, des rassemblements contre les lois liberticides ont lieu en France. A Besançon, le rendez-vous est donné vendredi 27 novembre à 18h.
Le communiqué diffusé mercredi 25 novembre est signé par le syndicat Solidaires, Solidaires retraité-es, la FSU, ENSEMBLE, le Collectif Libertés Publiques de Besançon, CDDLE, le collectif SolMiRé, EGM25, LDH Besançon, Alternatiba besançon, ANV-COP21, Les Jardins des Vaîtes, NPA, LFI, PG25, AC!, PCF, EELV, LO ou encore Generation.s.
Besançon : du monde Place Pasteur pour la manifestation contre la loi de sécurité globale #doubs
— France 3 Franche-Comté (@F3FrancheComte) November 27, 2020
Photos : F. Le Moing pic.twitter.com/u4KtfhI9F7
Ces organisations, partis politiques et associations appellent au rassemblement le vendredi 27 novembre à 18h, place Pasteur à Besançon. Le mot d'ordre est simple : "Non, non et non ! Aux lois liberticides et aux dérives autoritaires".
Des avocats et journalistes pris à partie
Cette mobilisation fait suite à l'adoption de la "Loi sécurité globale" et de l'évacuation violente d'un campement de migrants installé place de la République par les forces de l'ordre, lundi 23 novembre à Paris. Durant cette opération, des migrants mais aussi des avocats et journalistes ont été pris à partie par la police.Rémy Buisine, reporter pour le média Brut, a été "molesté" par un policier. Une enquête a d'ailleurs été ouverte à la suite de la diffusion d'images prouvant l'agression du journaliste parisien. "Nous, en tant que journalistes, on a été entravés à de nombreuses reprises, on a reçu des coups, on a été bousculés", a expliqué le journaliste Rémy Buisine, spécialisé dans le suivi des manifestations en tout genre en France.
"Avec ces images, la population prend pleinement conscience des dangers du projet de loi de Sécurité Globale et de son article 24, qui s’inscrit dans la droite ligne de la dérive autoritaire actuelle. Depuis maintenant plusieurs années ce sont nos libertés publiques qui reculent" alertent les organisateurs du rassemblement bisontin.
L’Assemblée nationale a adopté en première lecture, mardi 24 novembre, la proposition de loi controversée dite "sécurité globale", qui pénalise notamment la "diffusion malveillante" de l’image des policiers, au grand dam de ses opposants, dont les journalistes, vent debout contre un texte jugé "liberticide".Les brutalités policières et autres gazages, matraquages, nassages, sont une pratique généralisée à toute la France depuis des années. Elles ne doivent pas être validées par la Loi !
Cette loi est vivement critiquée dans les rangs de la gauche, mais aussi par certaines figures de la majorité. Nathalie Sarles, députée LREM, a affirmé ce lundi sur France Bleu que "nous allons tranquillement vers un Etat autoritaire, vers une suppression des libertés individuelles". Elle ajoute : "Il faut donner un cadre de protection des forces de l'ordre. Mais cette loi va beaucoup trop loin."
Le Sénat retoquera-t-il l'article 24 ?
Philippe Bas, le président (LR) de la commission des lois, "a indiqué que la droite, majoritaire au Sénat, avait l’intention de modifier l’article 24 qui, d’après lui, souffre de nombreux défauts, à commencer par celui d’être potentiellement inconstitutionnel", comme le rapportent nos confrères du Monde.fr."Nous avons dès le début alerté sur plusieurs dispositions particulièrement dangereuses de ce texte. L’article 21, qui autorise la transmission en direct des images filmées par les caméras-piétons de la police et de la gendarmerie à un centre de commandement – et qui facilite ainsi leur analyse automatisée, comme la reconnaissance faciale. L’article 22, qui autorise la police à surveiller nos villes, nos rues et nos manifestations avec des drones. L’article 24, évidemment, qui nous interdit de dénoncer les violences policières" prévient quant à elle l'association La Quadrature du Net, qui promeut et défend les libertés fondamentales dans l’environnement numérique.
Le Sénat doit se prononcer sur la "Loi sécurité globale" en janvier 2021.
Quatre policiers suspendus après un passage à tabac à Paris
Le mot d'ordre du rassemblement prévu à Besançon a été lancé avant un nouvel incident impliquant des forces de police. Quatre policiers ont été suspendus de leurs fonctions et Gérald Damanin a demandé leur révocation après le tabassage d'un producteur de musique, documenté par une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, en pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l'ordre en opération.Cette nouvelle affaire a éclaté à la faveur de la publication par le site Loopsider d'images qui montrent un homme noir, Michel Zecler, roué de coups par des fonctionnaires de police dans l'entrée d'un studio de musique du XVIIe arrondissement de la capitale.
"On m'a dit +sale nègre+ plusieurs fois et en me donnant des coups de poing", a dénoncé la victime en venant porter plainte, avec son avocate, au siège parisien de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).