Météo en Franche-Comté : "Les pluies permettent aux nappes phréatiques de respirer" mais la sécheresse n'est pas loin

La pluie est l'invitée privilégiée du mois de mai en Franche-Comté, ce qui favorise la reconstitution des stocks d'eau dans les nappes phréatiques. Cependant, la sécheresse n'est toujours pas écartée pour cet été. Explications. 

"C'est très arrosé." On s'en était rendu compte, mais François Scherrer, météorologue et prévisionniste à la station météo de Météo-France à Besançon, nous le confirme. Le printemps et notamment le mois de mai sont effectivement très pluvieux en Franche-Comté. Après un troisième confinement, tout le monde espérait reprendre vie sous un ciel plus propice aux flâneries. Malheureusement, en plus des averses et pluies intempestives, les températures saisonnières sont en dessous de la moyenne, avec un vent particulièrement frais.

Sur la capitale comtoise, il est tombé plus de 130 mm d'eau depuis le début du mois. "Un mois de mai classique c'est à peu près 100 mm. Donc on est déjà à 30% de plus" nous a expliqué François Scherrer le 21 mai. Même constat du côté de la station météo de Luxeuil-les-Bains, Pontarlier ou encore du Ballon d'Alsace, "la zone la plus arrosée avec plus de 250 mm au mois de mai".

Côté thermomètre, le constat est sans appel : "On est pratiquement tout le temps en dessous des normales saisonnières sur le mois de mai. On devrait avoir des températures autour de 19-20 degrés, on est à 12-15, avec des chutes assez spectaculaires." Le 25 mai, des flocons de neige sont même tombés sur le Haut-Jura, à 1500 mètres. Le 19 mai, une averse de neige s'était également produite aux Rousses.

Les Francs-Comtois peuvent néanmoins se consoler avec quelque très beaux arc-en-ciel, aperçus à plusieurs reprises ces derniers jours. 

"L'avantage c'est que les pluies ont duré"

La pluie mine le moral de beaucoup mais participe à ralentir le phénomène de sécheresse, très présent dans notre région depuis 4 ans. Actuellement, le niveau de nos nappes phréatiques est plutôt correct, notamment grâce à ce mois de mai pluvieux dans une région où les sous-sols réagissent vite aux variations climatiques. 

Les nappes phréatiques vont alimenter les cours d'eau à partir des sources. Si le niveau d'eau est bas, les cours d'eau auront des débits très bas. De plus, une grande majorité de l'alimentation en eau potable de notre région se fait grâce aux nappes phréatiques.

Clément Doney, hydrogéologue

Clément Doney, hydrogéologue à la Direction régionale Bourgogne-Franche-Comté du BRGM, service géologique national, nous explique : "On a eu un déficit de pluie ce début d'année, c'est-à-dire à partir de février jusqu'au mois d'avril. On a pu constater à partir d'avril que les niveaux des nappes étaient en dessous de la moyenne, voire à des niveaux très bas pour certains ouvrages. Une grande partie de ces eaux va etre captée par la végétation, en mai. Là, l'avantage, c'est que les pluies ont duré. Cela a eu un effet positif sur le niveau des nappes phréatiques." 

La sécheresse va-t-elle être évitée cette année ? Rien n'est moins sûr. En effet, la Franche-Comté étant une région calcaire, cela permet une vitesse d'infiltration rapide, notamment à cause des fissures et du karst. Les sols réagissent bien à la pluie mais aussi aux fortes chaleurs. "On est un peu dans le même ordre de grandeur que ces quatre dernières années" prévient l'hydrogéologue.  

Risque sécheresse sur les nappes à enjeux en 2021 :

L'élaboration de la carte du risque sécheresse repose sur l'état initial des nappes après la période de recharge hivernale 2020-2021 (bulletins de situation des nappes au 1er avril et au 1er mai 2021), sur les prévisions disponibles jusqu’en septembre 2021 réalisées dans le cadre du projet Aqui-FR et issues des modèles MétéEAU Nappes ainsi que sur l’expertise d’hydrogéologues du BRGM.

En savoir plus par ici

Il va falloir attendre le week-end pour voir briller le soleil et constater une hausse des températures en Franche-Comté. Les prévisions saisonnières de Météo-France concernant mai-juin-juillet annoncaient une période plus chaude que la normale. Pour l'instant, nous sommes évidemment bien en dessous. "Les conclusions sont donc difficiles à faire" conclut François Scherrer, météorologue et prévisionniste. 

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