Devant les assises du Doubs, le procès de six hommes s'est poursuivi ce mardi 14 janvier. Ils sont jugés pour meurtre et complicité de meurtre. Le 23 avril 2017, Mamadou-Lamine Diedhioun vigile du Styl était mort poignardé.
Dignes. Calmes. La famille de la victime assiste au procès. Mamadou-Lamine Diedhioun, vigile de 35 ans a été tué lors d'une rixe devant la discothèque le Styl, grande-rue, il y a trois ans.
Au deuxième jour du procès devant les assises du Doubs, la cour a commencé à entendre les protagonistes de l'affaire. La veille, les jurés avaient pu visionner la scène du meurtre filmée par les caméras de vidéo-surveillance. 22 secondes de rixe qui ont mené à la mort du vigile sénégalais venu en France poursuivre ses études de sport.
Ce soir-là, un des vigiles avait refusé l'entrée à un client, un habitué, éméché au moment des faits. Ce dernier a appelé son frère. Un groupe de six hommes s'est dirigé vers la discothèque où le calme était revenu. L'un des vigiles a été frappé et les coups sont partis. L'un des hommes muni d'un couteau a porté des coups mortels. Hichem Djebaili s'est rendu quelques heures après le drame. C'est lui qui est poursuivi pour meurtre lors de ce procès. Un procès au cour duquel il va falloir déterminer les rôles, la chronologie, les intentions des six prévenus présents ce soir-là. Sont-ils venus pour mener une expédition punitive, sont-ils venus pour se battre et la rixe a mal tournée ?
Mohammed Coly, le cousin de Mamadou-Lamine Diedhioun parle d'une voix calme. De ce procès, il attend que justice soit rendue. "J'ai grandi en banlieue, ce qui s'est passé ce soir-là, c'est une expédition punitive, on le sait tous" dit-il. Les suspects ce le soir du drame arrivent en cagoules et survêtements devant la discothèque. L'un a un couteau, l'autre une bombe lacrymogène. "Je n'ai aucun doute qu'ils venaient pour en découdre" estime le cousin du vigile décédé. "Qu'ils aient le courage de dire pourquoi ils ont fait cela, se cacher derrière l'alcool ne suffira pas" lance Mohammed Coly, Cousin de Mamadou Diedhiou.
Jean-Claude Sagna était le meilleur ami de Mamadou. "Mamadou était quelqu'un de jovial, il ne voulait de mal à personne. Il était venu en France pour étudier, pour aider sa famille et il est reparti dans un cercueil" dit-il. Confronté au corps sans vie de son ami au CHU de Besançon, le médecin lui dira : "On n'a laissé à votre ami aucune chance de vie".
Dans le camp de la défense, les suspects poursuivis pour complicité de meurtre expliquent un à un leur version des faits. Certains disent ignorer que l'un d'entre eux portait un couteau. "La grande problématique de ce procès d'assises, c'est de tirer des conclusions de 5 secondes d'une violence intense dans laquelle personne ne sait que l'autre va commettre un acte de violence" explique Me Patrick Uzan, l'avocat d'un des prévenus poursuivi pour complicité de meurtre.
Le procès doit durer 5 jours. Le principal prévenu Hichem Djebaili encourt une peine de 30 ans, 20 ans si la cour requalifie les faits en homicide involontaire.