Au terme de 5 jours de procès devant la cour d'assises, Hichem Djebaïli a été condamné pour meurtre. Cinq autres hommes sont reconnus coupables de complicité dans la mort de Mamadou Diedhiou. Ils ont tous été écroués.
Des cris de douleur et de colère, des femmes s'effondre, les poings se lèvent. A l'énoncé du verdict, les policiers ont dû intervenir pour calmer les familles. Les familles des hommes condamnés en sont presque venues aux mains dans les couloirs du palais de justice, se rejetant la responsabilité du drame.
Les jurés de la cour d'assises ont rendu leur délibéré peu après 20 heures. Voilà cinq jours qu'ils se penchaient sur les responsabilités de six hommes dans la mort d'un videur de discothèque le 23 avril 2017 vers 3 heures du matin, au Styl une discothèque de la grande Rue à Besançon.
Quelles sont les peines prononcées par la cour d'assises ?
Hichem Djebaïli, 26 ans a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir mortellement poignardé Mamadou Diedhiou.
Le videur avait refusé l'entrée de la discothèque à Fahrat Cid, un habitué, alcoolisé ce soir-là, il avait refusé de payer l'entrée. L'homme avait fait appel alors à des amis pour lui prêter main forte. Fahrat Cid été condamné à 10 ans de réclusion. Son avocat Me Randall Schwerdorffer indique que son client va faire appel.
Quatre autres accusés sont reconnus coupables de "complicité de meurtre", ils ont écopé de peines allant de 3 à 8 ans de prison.
Un coup de couteau en plein coeur, le vigile s'effondre
Le 23 avril 2017, vers 3H00 du matin, Mamadou Diedhiou, 35 ans, avait été tué d'un coup de couteau porté au coeur.
Les six hommes avaient encerclé et frappé Mamadou Diedhiou et l'un d'eux, Hichem Djebaïli, 26 ans, avait sorti un couteau de sa poche, frappant la victime au coeur.
"Mamadou Diedhiou n'a, à aucun moment, eu la capacité de se défendre", a estimé l'avocate générale Margaret Parietti qui avait requis des peines de 18 mois à 20 ans de réclusion criminelle.
22 secondes d'une expédition punitive filmés par les caméras de surveillance
Au premier jour du procès, les jurés ont visionné les quelques secondes du drame. 22 secondes de rixe qui ont mené à la mort du vigile sénégalais venu en France poursuivre ses études de sport. Certains des prévenus ont expliqué qu'ils ignoraient que Hichem Djebaïli portait un couteau sur lui. Tout est allé très vite. Pourquoi j'ai eu ces gestes envers Mamadou Diedhiou ? Il ne m'avait rien fait...", s'est interrogé à l'audience l'auteur des coups de couteau, qui s'est dit "désolé". Il s'était rendu à la police dans les heures après le drame.
Son avocat, Julien Charle, a plaidé "la bonne foi" et l'absence d'intention de tuer de son client. "Le geste, c'est le sien, il l'a reconnu, les conséquences sont involontaires" , a-t-il assuré.
Fahrat Cid est "l'instigateur", a relevé la procureur Parietti, "je le mets en tête des complices de meurtre, parce que c'est l'élément déclencheur", qui a appelé les autres pour "une expédition punitive" contre Mamadou Diedhiou.
Pour l'avocate de la famille de la victime, Sandrine Arnaud, "toutes ces personnes ont contribué à la mort de Mamadou Diedhiou", un homme "si affectueux, si gentil, si doux", qui est tombé sous "un déchaînement de violence".
Digne tout au long de l'instruction et du procès la famille de Mamadou Diedhioun espérait que le justice serait rendue. Mohammed Coly, le cousin du vigile espéraient que chacun des suspects reconnaîtrait ses responsabilités dans le drame. Mamoudou ne reviendra pas, que chacun assume ses responsabilités" disait-il. "Je n'ai aucun doute qu'ils venaient pour en découdre" estimait le cousin du vigile décédé. "Qu'ils aient le courage de dire pourquoi ils ont fait cela, se cacher derrière l'alcool ne suffira pas" avait confié Mohammed Coly, le cousin de la victime.