Mort inattendue du nourrisson : “100 à 150 bébés meurent chaque année car ils dorment dans du matériel inadapté”

Dans le cadre de la semaine nationale de prévention et d'information de la mort inattendue du nourrisson (MIN), le CHU de Besançon dans le Doubs proposait ce 19 septembre 2023 un atelier de sensibilisation à destination des familles. L’occasion de rappeler les bons gestes et les erreurs à ne pas commettre lors du sommeil de bébé.

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Dans le hall du CHU de Besançon, des lits de bébé. Un lit en bois, un lit parapluie comme on en trouve dans de nombreuses familles. Sauf que ces lits comportent des éléments qui peuvent entraîner la mort d’un nourrisson. Une couverture, un tour de lit en tissu, des peluches, un collier d'ambre, un surmatelas dans lequel le petit va se coincer… Autant d’erreurs qui sont parfois commises sans le vouloir par des parents ou grands-parents.

Pédiatre, puéricultrice prodiguent leurs conseils de prévention. Sur une table, des poupées dorment dans du matériel de puériculture vendu dans le commerce, mais dans lequel, un bébé n’a pas sa place pour dormir. “Il faut toujours respecter la motricité libre et qu’un bébé puisse tourner la tête à droite et à gauche sans être entravé” explique Clémence Mougey, pédiatre au centre des références de morts inattendues du nourrisson (MIN) du CHU de Besançon. Elle constate que les parents ont parfois du mal à résister aux publicités qu’elles voient défiler sur les réseaux sociaux en achetant du matériel qui n’est pas nécessaire. 

Comment habiller son bébé pour aller dormir ?

Un enfant qui a besoin de dormir le fera très bien dans son lit, couché sur le dos, avec une turbulette adaptée à la saison. Au-delà de 27 degrés dans la chambre, il est conseillé de laisser son enfant en couche culotte. 

Un lit pour chacun 

Une autre tendance inquiète les professionnels : c'est le “cododo”, lorsque le bébé dort dans le lit de ses parents. En voulant favoriser la peau à peau, le contact avec la mère, son odeur ou tout simplement en facilitant l’allaitement, le lit parental peut s’avérer être un piège. 

Lorsqu’on voyage, qu’on passe une soirée chez des amis, les parents oublient parfois les consignes de sécurité pour le sommeil de l’enfant. Attention aux plaids ou coussins… au landau qui n'est pas adapté pour y laisser dormir un tout petit.

250 à 300 décès chaque année en France


En France, chaque année, de 250 à 350 bébés décèdent de mort inattendue du nourrisson, selon les chiffres de Santé Publique France. La mort inattendue d’un nourrisson, c’est le décès d'un nourrisson, jusque-là considéré comme bien portant, alors que rien dans son histoire ne permettait de l’anticiper. Le décès survient le plus souvent durant le sommeil. C’est la première circonstance de décès des nourrissons avant l'âge d’un an. Le terme "mort subite" est souvent employé, il ne concerne que les morts de nourrissons qui restent inexpliquées.

Malgré une diminution de plus de 75 % du nombre de décès suite aux campagnes nationales « je dors sur le dos » et aux conseils de prévention autour du couchage dans les années 1990, le nombre de décès stagne depuis les années 2000. On estime actuellement qu’encore 50% des cas de mort inattendue du nourrisson seraient évitables en respectant les mesures de prévention recommandées, notamment en termes d’environnement et de couchage.

“Il y a 100 à 150 enfants qui meurent chaque année, car ils dormaient dans du matériel de puériculture inadapté. Ces bébés ne devraient pas mourir” ajoute Clémence Mougey. Au CHU de Besançon, les équipes du centre de référence prennent les parents en charge au moment où une mort inattendue se produit. Un drame à chaque fois pour ces familles. “On arrive parfois à comprendre les causes d’un décès. Parfois non. On essaie de convaincre les parents de réaliser une autopsie. L’erreur de couchage n’est pas forcément la seule cause des morts inattendues du nourrisson”, précise Frédérique Garnier, puéricultrice du réseau périnatalité de Franche-Comté. Les virus, et d’autres facteurs peuvent expliquer une mort inattendue d’un tout petit. La maltraitance y prend une faible part.

En Franche-Comté, trois bébés ont succombé à une mort inattendue en 2022. Ils sont déjà trois à avoir été pris en charge cette année par les professionnels du CHU. À chaque fois, un accompagnement est proposé aux parents. “Ces familles ont besoin d’avoir une réponse” sur ce qui s’est passé, confie Clémence Bougey. Toutes les couches de la société sont touchées par ces morts inattendues du nourrisson, même si le contexte socio-économique est un facteur de risque. 

► Sommeil, matériel, allaitement, le réseau périnatalité de chaque hôpital regorge de conseils pour les parents

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