Les élections municipales 2020 sont terminées. Les leçons de ce scrutin sont multiples. Abstention, vague verte et surtout dégringolade des listes LREM... Cela a été le cas en Franche-Comté, comme dans toute la France. Analyse.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Les élections municipales 2020 sont terminées. Elles ont été de loin l'un des scrutins les plus particuliers de la Vᵉ République. En effet, ces élections ont été longues et vécues dans un contexte extrêmement particulier. Pour rappel, le premier tour des municipales 2020 a eu lieu le 15 mars 2020. Deux jours plus tard, le gouvernement décidait le confinement de la population française pour résister à une nouvelle maladie : le covid-19 et pour soulager les hôpitaux publics français, au bord de l'implosion. La campagne a donc été interrompue jusqu'au 11 mai 2020, lorsque les Français ont à nouveau pu sortir de chez eux. 

L'analyse des résultats de ces élections locales est assez simple. L'abstention est une fois de plus la grande gagnante. Les mesures sanitaires ont probablement convaincu une partie de la population de rester chez elle. La défiance des citoyens envers l'action politique est également à son apogée. En Franche-Comté, le taux de participation n'a été que de 44,99%. C'est dans le Doubs que la participation a été la plus faible, puisque 43% seulement des inscrits se sont exprimés par les urnes. 

"J'étais le favori"

L'un des enseignements politiques les plus révélateurs est également l'échec de LREM à rassembler les suffrages. "Macron face à la déroute de LREM" titre Le Huffington Post quand Libération publie en Une le visage du président de la République recouvert par une vague verte et rose. La majorité présidentielle n'est pas parvenue à s'imposer dans les grandes villes, même lorsqu'elle s'est alliée avec la droite pour ce second tour. A Besançon, Bordeaux, Strasbourg ou Lyon, LREM échoue face aux écologistes. "C'est une débâcle prévue. Je ne vois pas comment il aurait pu en être autrement", a analysé auprès de franceinfo le politologue Olivier Costa, chercheur au CNRS et à Sciences Po Bordeaux. 

À Besançon, le faible score d'Eric Alauzet (LREM) au premier, puis au second tour, est extrêment révélateur, pour ceux qui ont suivi la campagne municipale depuis ses prémices. "Il y a deux ans, j'étais le favori" a lâché Eric Alauzet amer, mais avec le sourire, juste après l'annonce officielle des résultats. "Quand on arrive troisième ce n'est pas une position facile. Tout le monde fera ses analyses, c'est un peu tôt pour les faire. Beaucoup d'éléments ont joué" a-t-il expliqué. 

Ecoutez Eric Alauzet, juste après l'annonce des résultats
Ce dernier n'a finalement pas souhaité participer à notre émission spéciale, en direct sur notre plateau dimanche 28 juin. C'est Fannette Charvier, député LREM du Doubs et Bruno Kern, membre du Conseil National de LREM, qui sont venus porter la voix du parti présidentiel et ainsi assumer la déconfiture.  

La déroute de LREM en Franche-Comté est au même niveau que dans le reste de la France, incontestable. Si l'on observe de plus près les chiffres des municipales à Besançon et Montbéliard, en les comparant aux chiffres des élections européennes, le constat est sans appel. 

Un désaveu pour le parti présidentiel

Les citoyens ont apparemment des choses à reprocher à La République en Marche. Le cote de popularité d'Emmanuel Macron s'est effondrée pendant le mois de mai (-7 points) après une légère embellie au début de la crise du covid-19. Le mouvement des gilets jaunes, la mise en lumière des violences policières et la gestion du coronavirus ont pesé dans la balance. Eric Alauzet (LREM) le pointe du doigt lui-même : "On a limité les dégâts... Ce n'est jamais facile d'incarner le pouvoir national en place".  

Une dissidence qui coûte cher 

Partout où LREM est apparue seule et isolée, la défaite a été lourde. C'est d'ailleurs le cas à Besançon. Alexandra Cordier, soutenue par le maire sortant LREM Jean-Louis Fousseret, a mis des bâtons dans les roues d'Eric Alauzet. En fin de campagne, deux de ses propres colistiers ont même appelé à voter Ludovic Fagaut (LR), avec qui aucun accord de fusion n'a jamais été possible, comme l'a dénoncé plusieurs fois Eric Alauzet. 

Le député du Doubs a également été bien chahuté durant la campagne. Régulièrement pris à partie par les militants de gauche et l'opposition, il a également subi des intimidations, notamment une tentative d'incendie de son véhicule devant son logement bisontin. "A force de traîner les gens dans la boue, il n'y a plus de limites" avait expliqué Eric Alauzet après les faits.

Si certains ont pointé du doigt le manque d'ancrage des élus LREM au niveau local, ce n'était évidemment pas le cas d'Eric Alauzet, connu et reconnu à Besançon et ce depuis de nombreuses années. "Laissez-moi atterrir un peu, et puis on verra" a finalement conclu Eric Alauzet, à la suite d'une question d'un journaliste qui lui demandait qu'en était-il désormais de sa carrière politique au niveau local.  
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité