La maire écologiste de Besançon Anne Vignot a présenté ce 23 novembre 2023 ses ambitions en matière d'urbanisme : 4000 logements construits sur la décennie, avec six projets phares, dont celui contesté des Vaîtes, que la municipalité maintient.
À la veille de la 4e édition de la Conférence des acteurs de la ville et de l’habitat, organisée ce vendredi 24 novembre 2023 à la Chambre de commerce et d'industrie de Besançon, la maire de la ville Anne Vignot (Europe Ecologie-Les Verts) a convié la presse pour faire le point sur les projets urbanistiques en cours et à venir.
"Nous avons besoin de construire, proclame la première magistrate, en prenant en compte les besoins des habitants, et en intégrant les enjeux de climat et de biodiversité. Désormais, les habitants attendent autre chose de leur logement, de leur quartier, des espaces communs".
Alors que différentes projections chiffrent les besoins de logements nouveaux à 450 environ chaque année à Besançon, l'ambition municipale s'élève à 4000 logements construits sur la décennie.De la ville sur la ville.
Anne Vignot, maire de Besançon
Ces nouveaux logements seront principalement construits sur des zones déjà artificialisées, tout en prenant en compte l'environnement. "On construit de l’habitat, mais on préserve les points de vue et les paysages", prévient Aurélien Laroppe, conseiller municipal délégué à l'urbanisme.
Exemple avec le quartier Grette-Brulard-Polygone : la démolition des 408 a rouvert la perspective sur la colline du Rosemont, que le promoteur du prochain projet devra préserver. Sur ce même projet immobilier, la Ville et l'aménageur Territoire 25, proposent aux futurs habitants de définir eux-mêmes leurs besoins, notamment la taille du logement. Cette démarche participative est présentée comme une première en France à cette échelle.
"Nous sommes confrontés, comme toutes les villes de France, au phénomène de décohabitation, explique la maire Anne Vignot. De plus en plus de personnes vivent seules. Nous avons besoin de démultiplier l’offre pour maintenir la population". La capitale comtoise a d'ailleurs été intégrée début octobre à la liste des villes en zone tendue, où l'offre de logements est très inférieure à la demande.
La biodiversité ne peut pas être le parent pauvre de nos politiques.
Anne Vignot, maire écologiste de Besançon
En plus de construire "sur la ville" et limiter ainsi l'étalement urbain, l'équipe municipale pose deux exigences : construire à proximité des transports en commun, le tramway ou le bus en site propre, et préserver la nature. "La ville est un refuge pour la biodiversité, les scientifiques l’ont montré, rappelle Anne Vignot. Il y a en ville des interstices où la nature a toute sa place, nous avons donc une responsabilité."
Voici les six quartiers phares où de nouveaux logements seront construits :
- Hauts-du-Chazal : 270 nouveaux logements (en plus du millier existant) programmés d'ici 2029. Particularité : 4 grands lots sont réversibles et pourront retourner à des activités tertiaires en cas de besoin, en lien avec le CHU voisin notamment.
- Grette-Brulard-Polygone : 600 nouveaux logements d'ici 2034, dont 200 sur l'ancien site des "408". "La cible, ce sont les familles", détaille Aurélien Laroppe. Le quartier disposera d'un parc urbain.
- Vauban : 865 logements d'ici 2028 (169 sont déjà construits). Cet ancien site militaire accueillera à terme un parc public, des bureaux, des commerces, une crèche, une résidence étudiante et des logements pour personnes âgées.
- Viotte : 160 logements et une crèche compléteront d'ici 2028 ce pôle tertiaire à proximité de la gare SNCF.
- Vaîtes : entre 500 et 600 logements pour ce projet dont la version initiale a été retoquée en justice. La municipalité s'attache désormais à la version votée par les élus en septembre 2021, qui prévoit deux fois moins de logements que le projet initial. Ce projet nécessite toutefois une étude de programmation et une nouvelle étude environnementale.
- Saint-Jacques : entre 600 et 800 logements pour ce site classé de l'ancien hôpital, "un projet symbolique pour Besançon et de nombreux Francs-Comtois qui y sont nés", estime Aurélien Laroppe.
Et la rénovation dans tout ça ?
Construire du neuf, d'accord, mais une municipalité soucieuse de l'environnement ne devrait-elle pas privilégier la rénovation de l'ancien ?
"C'est compliqué d’intervenir sur le parc privé", reconnaît Aurélien Laroppe, qui met en avant les financements d'Action coeur de ville, qui concerne la Boucle, Battant et une partie des quartiers de la Butte et des Chaprais. L'élu assure travailler par ailleurs avec les bailleurs. Il cite aussi la réhabilitation de Saint-Jacques, classé aux Monuments historiques.