Depuis quatre ans, la fédération française des motards en colère profite du week-end de Pâques pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur l'état du réseau routier. En France, les infrastructures mal entretenues sont responsables de 30 % des accidents mortels chez les deux-roues.
Si certains ont fait la chasse aux œufs ce dimanche de Pâques, la fédération des motards en colère (FFMC), elle, est allée à la chasse aux nids de poules ! Depuis quatre ans, la FFMC 25 fait du week-end Pascal pour une nouvelle tradition afin d'attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’état du réseau routier. "On n’est pas là non plus pour embêter les gens le dimanche Pâques, c’est histoire de faire une opération symbolique", explique Florian Monnin, président des Motards en colère FFMC 25.
Les creux, les bosses, les graviers… Sur leur carte routière, les pièges et chausse-trappe sont trop nombreux pour un inventaire complet. D’ailleurs, nul besoin de rouler très longtemps pour trouver matière à se faire une peur bleue… "On nous impose le contrôle technique, on nous dit que nos motos sont dangereuses, mais je pense qu’il y a bien du travail à faire au niveau de l’entretien des infrastructures routières, souligne Sébastien Chavdia, un motard. Ne serait-ce qu’aujourd’hui, il a plus un peu, les bandes blanches sont glissantes. On doit éviter les trous, les dos d’ânes qui sont beaucoup trop hauts… Tout cela, c’est un ensemble de choses qui rendent la conduite dangereuse."
Nids de poules, gravillons, dos d'ânes... les pièges de la route
Marquage au sol, paille et œufs décorés aux couleurs de Pâques (parfois cassés), pour dénoncer l'état des routes. Une fois débusqué, le nid de poule est maudit comme il se doit : urbi et orbi… Aussi sûr que tous les chemins mènent à Rome, les trous mènent à l’accident. "Ce n’est pas anecdotique. 3 % des accidents de deux-roues motorisés sont liés à une infrastructure dangereuse, des nids de poules ou des gravillons. Pour comparer, on parle beaucoup du contrôle technique en ce moment. Le contrôle technique, c’est 0,3 % des accidents liés à la défaillance de la moto contre 3 % liés aux infrastructures de la route", souligne le président.
En huit ans, la France est passée de la 1ʳᵉ à la 18ᵉ place du classement mondial pour l’état de ses routes. Dans son bilan 2021 sur l’accidentalité routière, en s’appuyant sur la base de données "Flem" de 2015, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) indique que sur 85 % des accidents mortels, 92 % des accidents sont liés au facteur humain, tandis que 30 % sont liés au facteur infrastructures routières. Il reste important de souligner que l’infrastructure routière n’est que très rarement la seule cause de l’accident.