Les parents de Shanèse Teodoro, dont le corps a été retrouvé pendu le 2 novembre en Bulgarie, portent plainte et contestent la thèse du suicide avancée par les enquêteurs bulgares. Cette étudiante 23 ans, inscrite à l'Université de Franche-Comté, était en cursus Erasmus à Sofia depuis septembre.
La plainte a été enregistrée par le parquet du Tribunal de Grande Instance de Nanterre. "Pour nous, c'est une mise en scène" affirme les parents de l'étudiante inscrite à l'université de Franche-Comté. La famille de Shanèse vit en Normandie, près de Rouen.
D'après les premiers éléments de l'enquête, le corps de l'étudiante a été retrouvé pendu dans un passage près du siège de l'administration régionale devant de Lovetch, une commune située à plus de 100 kilomètres de Sofia, la ville où elle résidait depuis septembre dernier. Le soir avant le drame, la jeune femme était sortie en discothèque.
Il n'y aurait pas de trace d'alcool dans le sang de la jeune femme mais la présence de drogue. L'étudiante aurait-elle été droguée à son insu ? Est-ce un empoisonnement maquillé en suicide ? Les parents n'ont pas encore eu accès aux résultats complets de l'autopsie mais, pour eux, la thèse du suicide ne correspond en rien au caractère de leur fille.
"Elle avait plein de projets, elle voulait s'investir pour les autres et ne supportait pas l'injustice".
En Bulgarie, l'enquête pourrait être bouclée début janvier sauf si de nouveaux éléments nécessitent la poursuite d'investigation. Pour les parents de Shanèse, le thème des recherches universitaires de leur fille pourraient être à l'origine de ce drame. Pour son mémoire de Master 2 en sociologie-anthropologie, Shanèse Teodoro réalisait des entretiens. Elle enquêtait sur les conditions de logement des Bulgares. Elle discutait régulièrement au téléphone avec ses parents et leur avait confié que ses interlocuteurs évoquaient souvent les problèmes de corruption.
Inscrite à l'université de Franche-Comté, la jeune femme poursuivait ses études de sociologie-anthropologie en seconde année de master dans le cadre du programme européen Erasmus. " Shanèse a travaillé en Master 1 sur le logement participatif à Besançon. elle a fait un très bon mémoire" précise Virginie Vinel, professeure de Sociologie-Anthropologie au Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie (LaSA) de l’Université de Bourgogne/Franche-Comté. "Son sujet de mémoire de Master 2 n'était pas encore défini car elle était en phase d installation à Sofia. En juin, bien avant son départ, elle pensait continuer sur la question du logement mais ce sujet devait être confirmé en automne lorsqu elle serait bien installée. C était une très bonne étudiante, très sérieuse" conclut la professeure.