Chaque année, en France, en moyenne 150 bébés décèdent, car ils dorment dans du matériel inadapté. Ne pas survêtir ou surprotéger les nourrissons... Des professionnels de santé ont déconstruit ces mauvaises habitudes, ce mercredi 18 septembre à Besançon, pour la semaine de prévention contre la mort inattendue du nourrisson.
Ce sont des morts que l’on peut éviter. Sur les 350 nourrissons qui décèdent de manière inattendue, chaque année en France, 150 se sont étouffés dans leur sommeil en raison d’une erreur de couchage.
Les convictions parentales diffèrent et le discours médical n’a pas toujours été uniforme. Pour ces raisons, des professionnels de la petite enfance ont tenu un stand de prévention, ce mercredi 18 septembre, à l’occasion de la semaine nationale de prévention contre la mort inattendue du nourrisson.
Une tendance à la surprotection
Sur place, des poupons en plastique disposés dans des couffins (qui empêchent la bonne circulation de l’air), sur des surmatelas (sous lesquels les bébés peuvent glisser) ou contre des tours de lit tressés (contre lesquels ils peuvent s’étouffer). Une série d’erreurs que l’infirmière puéricultrice Frédérique Garnier énumère dans cette vidéo :
La moitié des morts inattendues de nourrisson reste inexpliquée : il n’y a pas que les coussins qui les mettent en danger et on ne peut pas tout maîtriser. Il ne s’agit pas d’effrayer ou de culpabiliser les parents, mais de remettre en question certaines habitudes, dont cette tendance à la surprotection des nouveau-nés.
Car selon les professionnels de santé, pour dormir, un nourrisson a simplement besoin d’être allongé sur le dos, dans un lit où l’air circule bien et où il peut facilement bouger. “Ce n’est pas toujours intuitif”, souligne Clémence Mougey, pédiatre au CHU de Besançon.
Allers-retours du discours médical
La pédiatre pointe aussi du doigt “les magasins de puériculture”, où des commerçants tentent de vendre des accessoires parfois superflus à des femmes d’autant plus crédules que “la gestation est une période de vulnérabilité”.
Les allers-retours dans le discours médical n’ont pas aidé. “Mon fils est né en 1990”, raconte une Bisontine de passage, devant le stand. “C’est la période où on s’est mis à nous dire de mettre les enfants sur le ventre. Puis, ça a de nouveau changé et on nous a dit de le mettre sur le dos”.
Clémence Mougey confirme : les conseils médicaux se sont uniformisés tardivement. Ils peuvent aussi entrer en contradiction avec l’opinion des grands-parents, ou celle des amis de la famille, qui ont tous des conduites différentes à conseiller.
Contre l'isolement dans la parentalité
La clef semble d’être accompagné dans sa parentalité. C’était le deuxième axe de cette journée de prévention. Un stand était ainsi réservé à l’association Coccinelle, qui propose des ateliers de gestion des pleurs ou de portage de bébés.
Une erreur de portage n’est pas une cause possible de mort inattendue du nourrisson. “Mais certaines pratiques peuvent être dangereuses”, explique une monitrice de portage, un poupon installé dans une écharpe contre son ventre.
Avec ses "cafés bla-bla" et ses permanences téléphoniques, le propre de Coccinelle est d’offrir un espace et un temps de parole aux parents. “Un endroit où sortir prendre l’air et s’aérer. Où c’est ok de venir avec son bébé qui pleure”, commente une autre salariée de l’association, qui s’était, elle-même, sentie "isolée" quand elle était jeune maman à Besançon.