Mort inattendue du nourrisson : « La moitié des décès pourrait être évitée »

Le CHU de Besançon organise, ce vendredi 16 septembre, la journée de sensibilisation à la mort inattendue du nourrisson. Un phénomène dont sont victimes 350 bébés par an en France.

Il s’agit de la première circonstance de décès chez les nourrissons, âgés de 28 jours à un an. La mort inattendue du nourrisson fait référence à toutes les situations où un très jeune enfant jusqu’alors bien portant meurt soudainement.

Dans la moitié des cas, aucune explication scientifique n’est trouvée et on parle dès lors de mort subite du nourrisson. Mais, pour les autres, des gestes simples pourraient épargner la vie d'environ 150 bébés par an.

C'est pourquoi, le CHU de Besançon organise comme chaque année sa journée de sensibilisation contre la mort inattendue du nourrisson, vendredi 16 septembre. Le Dr. Clémence Mougey rappelle la recommandation la plus élémentaire : « Toujours coucher son bébé sur le dos, jamais sur le ventre, ni sur le côté. »

Des recommandations valables jusqu'à 2 ans

Depuis la grande campagne lancée dans les années 1990, « Je dors sur le dos », le nombre de mort inattendue du nourrisson a baissé de 76%, rapporte la Haute Autorité de Santé. Mais des progrès restent à accomplir, note le Dr. Clémence Mougey : « Jusqu’à deux ans, le nourrisson doit dormir sur le dos, dans sa gigoteuse et dans son propre lit à barreaux. Et surtout, ne jamais rien avoir dans le lit, pas même un doudou ou une couverture. »

Le principal risque consiste en une asphyxie, causée par un couchage inadapté, explique la médecin : « Il faut que le bébé puisse bouger les épaules, tourner la tête à droite à gauche, pour se dégager sans difficulté. Il faut que l’air puisse toujours circuler. Les lits à barreaux sont aérés, tandis que si vous installez un tour de lit par exemple, il risque de se coincer et de s’étouffer. »

Coussins pour bébé supposés prévenir la tête plate chez le nourrisson, tours de lit en décoration, nids cocons… La pédiatre liste un nombre considérable de gadgets vendus sur internet ou par les grandes enseignes qui font courir un risque mortel aux bébés : « C'est un véritable marché et les jeunes parents sont vulnérables », regrette la spécialiste.

Certaines pratiques culturelles comme l’emmaillotage, très pratiqué par les familles d’origine sub-sahariennes, peuvent, elles aussi, présenter des dangers : « Il est parfois difficile d’expliquer cela à des parents qui ont toujours cru agir pour le bien de leurs enfants », raconte la pédiatre.

Une température de 18 à 20 degrés

Les trois-quarts des enfants victimes de ce type d’accidents décèdent entre 1 et 4 mois, une période critique dans le développement neurologique, cardiaque et respiratoire du nourrisson. C’est pourquoi, il est recommandé que l’enfant dorme dans la même pièce que ses parents jusqu’à ses six mois.

« Certains parents prennent l’habitude de dormir avec leurs bébés pour le calmer lorsqu’il pleure », observe le Dr. Clémence Mougey. Mais, là encore, l’enfant risque de se retrouver dans une position inadaptée et de s’asphyxier.

Précision appréciable quand les prix de l’énergie atteignent des sommets, la température de la chambre du bébé ne doit pas excéder « les 18 à 20 degrés », recommandent les scientifiques.

Le CHU de Besançon organise une journée de prévention dans l’établissement avec des stands et des ateliers thématiques, ainsi que des discussions et des échanges avec les professionnels.

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