"Place nette" : après la saisie d'héroïne, lance-roquettes et fusils d'assaut à Besançon Planoise, Gérald Darmanin annoncé ce samedi

Ce samedi 10 février, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin devrait se rendre dans le Doubs à Besançon après une vaste opération de police conduite ces derniers jours dans le cadre de l’opération nationale “Place nette”. Explications.

Place nette. Un terme qui peut surprendre. C’est celui choisi par le gouvernement pour lutter en profondeur contre les trafics de drogue et l’insécurité qui gangrènent de nombreux quartiers en France. Ces opérations spectaculaires réunissant un vaste dispositif de policiers s'enchaînent à un rythme soutenu. Poitiers, Montbéliard, Argenteuil, Montargis, Béziers, Bordeaux, Marseille... Lors de sa grande conférence de presse du 16 janvier, Emmanuel Macron avait annoncé son intention de conduire "dix opérations de ce type chaque semaine".

Un lance-roquette saisi à Besançon

À Besançon, l'opération "place nette” s’est déroulée durant trois jours depuis le mercredi 7 février. 

Selon un tweet de la police nationale, 10kg d’héroïne, un lance-roquette, deux fusils d’assaut, et des munitions ainsi que 6000€ ont été saisis. Cinq interpellations ont eu lieu.

Le procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux, confirme à France 3 Franche-Comté ce vendredi en milieu d'après-midi que deux fusils d'assaut, 410 cartouches, et un lance-roquette ont été saisis. Il s’exprimera plus longuement samedi sur le volet judiciaire de cette opération.

La préfecture, la police et le procureur de la République de Besançon auraient dû communiquer sur les résultats de l’opération “place nette” ce vendredi. La presse était invitée à midi à une conférence de presse. Elle a été reportée au dernier moment pour laisser visiblement le champ libre au ministre de l’Intérieur.

Gérald Darmanin est attendu à 14 heures à la maison de quartier de Planoise. Il descendra ensuite au commissariat de police de la Gare d'Eau.

“Place nette” pour quel résultat ?


Si ces opérations mettent un coup de pied dans la fourmilière des trafiquants, elles sont loin d’être une "baguette magique" comme l’a constaté l’enquête de franceinfo dans plusieurs villes. 

Dans certains quartiers dans lesquels l’opération “place nette” a été menée, comme au Tonkin à Villeurbanne, deux mois après un point de deal, situé près d’une école élémentaire, était de nouveau actif. "Tous les points ont rouvert", confirme un policier des “stups” interrogé par franceinfo. Il estime que "l'occupation du terrain permise par cette opération était intéressante, mais sur un délai bien trop court". "Pour vraiment essorer les trafiquants, il faudrait maintenir une présence policière sur les points de deal en permanence pendant quatre ou cinq mois. Mais c'est évidemment impossible."


Un point de vue partagé par cette habitante de Besançon Planoise. “Il y a quelques mois, 80.000 euros ont été saisis dans notre immeuble par les forces de l’ordre. Le lendemain, les dealers étaient à nouveau là” confie-t-elle à France 3 Franche-Comté. Les habitants de l’immeuble le Molière à Planoise ont prévu de se relayer dès la semaine prochaine pour faire le guet devant leur cage d’escalier. “Ils font du trafic, et en plus, ils saccagent tout” déplore cette habitante. 

Planoise, un quartier choisi pour expérimenter le dispositif “FAR”

Cette visite à Besançon intervient dans un contexte particulier. Planoise, quartier de reconquête républicaine (QRR) dans l'ouest de la cité bisontine, est le théâtre depuis plusieurs années d'une guerre des gangs pour le contrôle du trafic de stupéfiants.


Plusieurs règlements de compte violents s'y sont déroulés l'année passée : trois hommes y ont été tués en février et mars 2023, un autre y a été tué en juin et deux jeunes ont été blessés par des tirs de kalachnikov à proximité à la même période.


Entre novembre 2019 et mars 2020, des bandes rivales s'étaient déjà affrontées pour le contrôle du trafic de stupéfiants dans ce quartier : 18 fusillades avaient alors fait un mort et onze blessés.

Planoise, a été choisi pour expérimenter la FAR (Force d’action républicaine), un dispositif mêlant sécurité, prévention, éducation et soutien social, dont la vocation sera de favoriser un retour à « l’ordre républicain ». Cette dernière doit se mettre en place fin février.

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