Planoise : de nouveaux tirs blessent gravement un trentenaire à Besançon

Un trentenaire a été blessé par balle jeudi soir vers 20h dans le quartier Planoise, à Besançon. Grièvement blessé, il a été pris en charge au CHRU Jean Minjoz.

Il était 20h jeudi 2 février dans le quartier de Planoise à Besançon, lorsqu'un homme a reçu une balle à la cuisse alors qu'il se trouvait au pied d'un immeuble, rue Bertrand Russel. Un endroit connu pour être un point de deal. 

Rapidement intervenus, les pompiers du Doubs l'ont médicalisé sur place puis transporté au CHRU Jean Minjoz. Ses jours ne sont pas en danger. Le trentenaire est connu défavorablement de la police.

Les enquêteurs ont sécurisé la zone et interpellé plusieurs personnes. Elles ont été relâchées dans l'après-midi. Il s'agissait de consommateurs de drogue venus se fournir à cet endroit.

Ce nouveau fait de violence intervient alors que la lutte pour le contrôle du trafic de drogue gangrène le quartier depuis plusieurs années et s'est aggravé en 2019. Deux adolescents de 15 ans sont morts par balle au cours de ces six derniers mois, entraînant une vague de colère et de peur parmi les riverains. Le collectif "stop à la violence" constitué de familles et riverains du quartier a écrit une lettre au Président de la République ainsi qu'à tous les élus du territoire pour alerter début janvier sur la situation. 

"Il faut que la loi change" 

Le 22 janvier, une vingtaine de tirs à l'arme lourde étaient constatés rue de Fribourg. La police judiciaire a saisi une arme automatique sur place, ce qui n'était pas arrivé depuis plusieurs années à Besançon. Le procureur de la République, Etienne Manteaux évoquait alors "des individus particulièrement déterminés et dangereux". 

La maire EELV de Besançon, Anne Vignot, s'est exprimée au micro de notre journaliste Emmanuel Rivallain, ce vendredi 3 février. "On ne lâche rien. Nous travaillons pour nous attaquer au trafic. Il y a une déstabilisation de leur marché, de leurs points de deal et de ceux qui veulent en être les détenteurs".

Elle en appelle à la responsabilité des consommateurs qui viennent se fournir en drogue dans le quartier de Planoise. "Les victimes sont les Planoisiens. Les conséquences sont extrêmement graves", dit-elle. Elle explique avoir demandé un entretien au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour favoriser l'implantation d'un vrai commissariat au coeur de ce territoire de 20 000 habitants. 

On montre du doigt Planoise, mais c'est une réelle injustice. On les rend victimes, mais c'est un quartier sur lequel il y a énormément de potentiel.

Anne Vignot, maire d'EELV

"J'ai besoin d'installer la police de façon très pérenne sur Planoise. Nous avons les sites, les équipes en capacité de porter la construction d'un commissariat de police. Il faut qu'on aille très très vite", ajoute-t-elle. Elle s'interroge sur les systèmes espagnol, portugais ou canadien concernant l'usage de drogues. Ces pays ont dépénalisé l'usage de certains produits stupéfiants. En Colombie britannique (Canada), la consommation de drogues dures en petite quantité ne fait plus l’objet de poursuites depuis le mardi 31 janvier. Et de conclure : "Il faut que la loi change".

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