Une vingtaine de tirs à l'arme lourde dans le quartier Planoise à Besançon : la police saisit une kalachnikov et retrouve le véhicule présumé des assaillants

Une arme automatique ainsi qu'un véhicule ayant potentiellement été utilisé pendant une fusillade, survenue dimanche 22 janvier dans le quartier Planoise, ont été saisis par la police judiciaire. Explications.

Depuis plusieurs mois, la pression policière exercée sur les trafiquants de drogue ne faiblit pas à Besançon. Pourtant, les échanges de tirs et les règlements de compte se poursuivent, provoquant craintes et angoisse pour les habitants de Planoise.

Ce dimanche 22 janvier, aux alentours de 20h40, au moins 22 tirs à l'arme automatique ont été effectués en direction d'une cage d'escaliers, située au 22 rue de Fribourg. C'est dans cette rue que se trouve l'un des points de deal les plus juteux de ce secteur gangréné par le trafic de drogue depuis maintenant plusieurs années Aucune victime n'a été retrouvée ou s'est manifestée à la suite de cet acte d'une extrême violence.

Un témoin de la scène a été interrogé par la police qui a immédiatement diligenté une enquête pour tentative de meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs en lien avec un trafic de stupéfiants. 

Des individus "particulièrement déterminés et dangereux"

"Ce qui est singulier, c'est le nombre de munitions percutées. C’est un très grand nombre de munitions. Cela montre qu'il s'agit d'individus particulièrement déterminés et dangereux", a expliqué le procureur de la République de Besançon Étienne Manteaux en conférence de presse, ce 25 janvier. 

Il fait état d'une "accélération importante" de l'enquête suite à ces tirs. En effet, ce mercredi matin, des agents de la police judiciaire de Besançon, soutenus par des équipes du RAID de Strasbourg, sont intervenus dans un appartement situé au 6 rue de Savoie. Une arme de type kalachnikov a été retrouvée sur place ainsi que des munitions, de la drogue et du matériel pour emballer les stupéfiants. La saisie d'une arme de ce type n'avait pas eu lieu depuis plusieurs années à Besançon.

Il est trop tôt pour dire si cette arme a été utilisée dimanche soir. Un gros travail de balistique et d'analyses ADN débute.

Étienne Manteaux, procureur de la République de Besançon

À noter qu'un homme âgé de 40 ans et originaire de Saint-Étienne, plusieurs fois condamné pour trafic de drogue, extorsion et proxénétisme a été placé en garde à vue alors qu'il se trouvait à proximité de l'appartement perquisitionné. La police l'interroge pour savoir s'il a un lien avec un trafic de drogue. 

Parallèlement et grâce à la vidéo-surveillance, les gendarmes de Poligny ont repéré le véhicule des malfaiteurs présumés dans la commune jurassienne. Il avait été volé à Beaune au début du mois de janvier. "A cette heure le résultat de la fouille du véhicule n’est pas spectaculaire. Nous avons retrouvé des fausses plaques d'immatriculation, mais ce qui nous intéresse, c’est l’exploitation de l’ADN et des empreintes digitales des personnes qui ont utilisé cette voiture", analyse Etienne Manteaux. 

Une deuxième bande jugée en mars 2023 à Besançon

Le procès de sept membres d'une des bandes spécialisées dans le trafic de drogue à Besançon s'était ouvert en juin 2022, devant le tribunal correctionnel. Il s'agissait de juger les têtes pensantes du clan de “La Tour de Fribourg”, les frères Omar et Youssouf A, et une partie de leurs bras droits. Les prévenus âgés de 25 à 30 ans, pour la plupart incarcérés dans différentes prisons françaises, étaient arrivés au tribunal sous une importante escorte policière.

En mars 2023, un deuxième procès doit avoir lieu à Besançon. Il s'agit de celui des membres présumés d'une deuxième bande, baptisée "Picardie", sévissant dans le quartier Planoise et s'adonnant également à un trafic de drogue de grande ampleur.  

Selon le procureur de la République de Besançon, les points de deals de ce quartier de 20 000 habitants auraient été ramenés de 31 en 2018 à 8 aujourd’hui. Malheureusement, la violence se poursuit et la liste des victimes collatérales s'allonge. Trois mineurs sont morts tués par balle à Planoise en deux ans. 

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