Plus protecteurs face au variant Omicron, on vous dit tout sur les masques FFP2 et comment les réutiliser

Face au variant Omicron et à la sixième vague, infectiologues, épidémiologistes et biologistes recommandent de préférer l’usage de FFP2 aux masques chirurgicaux. Plus filtrants, plus protecteurs, on les dit même parfois plus confortables. Mais leur prix n’est pas le même. Le point sur les masques FFP2.

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Depuis le début du mois de décembre, l’arrivée du variant Omicron sur le territoire français et le début des cinquième et sixième vagues, les appels des soignants à généraliser le port des masques FFP2 se multiplient. Dans les pharmacies, ils se font d’ailleurs parfois rares sur les étagères. Plus filtrants, ils protègent mieux des contaminations dans des espaces confinés. Mais ça n’est pas le seul argument avancé par ses utilisateurs.

“J’ai commencé à les porter en novembre” raconte Olenka E, habitante du Territoire de Belfort. Si cette Franc-Comtoise les a d’abord adoptés sur les conseils d’une amie qui les trouvaient plus résistants, elle avoue les trouver aussi plus confortables. “Quand on va respirer, ils vont moins se coller au visage", explique-t-elle. “Et quand on a des lunettes comme moi, ils font beaucoup moins de buées”.

Mais quelle différence existe vraiment entre ces masques FFP2 et les masques chirurgicaux ? Pourquoi les favoriser ? Où les trouver et comment les porter ? On fait le point.

Un FFP2, c’est quoi exactement ?

Si on connaît désormais très bien le masque chirurgical, qui filtre les gouttelettes et une partie des particules aérosols émises par celui qui les porte lorsqu’il respire et parle, les masques FFP2 sont encore méconnus du grand public. L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) les définit ainsi : “Le masque FFP est un appareil de protection respiratoire [...] est destiné à protéger celui qui le porte contre l’inhalation à la fois de gouttelettes et de particules en suspension dans l’air”. Autrement dit, les masques FFP2 sont dotés d’une capacité de filtration nettement supérieure aux masques chirurgicaux.

À titre de comparaison, les normes européennes exigent des masques chirurgicaux qu’ils filtrent 95 % des aérosols de 3 µm (micromètres, mille fois plus petits que les millimètres). Selon la norme NF EN 149 qui les régule, les masques FFP2 doivent eux filtrer 94 % des aérosols de 0,6 µm.

75 fois plus efficaces pour se protéger du covid qu’un masque chirurgical

À l’automne 2021, plusieurs études se sont penchées sur le rôle des aérosols dans la transmission du covid-19, et les différents gestes barrières. Une étude de l’Université de Cornell et de chercheurs allemands a démontré qu’après 5 minutes de discussion avec une personne atteinte du covid, sans masque mais en se tenant à 3 mètres de distance, une personne non-malade avait 90% de chances de contracter le virus. Si les deux personnes portent un masque chirurgical, après 30 minutes de discussions, les chances que la seconde personne attrape le virus sont de 10%. Alors que si les personnes qui discutent portent toutes les deux un masque FFP2, elles peuvent être proches l'une de l'autre et parler en continu pendant une heure, et le risque d'infection reste inférieur à 1%. L’étude conclut que le port de masques FFP2 divise par 75 les chances de se transmettre le virus.

Ces études ont été réalisées avant l’arrivée du variant omicron, qui s’est propagé si rapidement que les données validées manquent encore à son sujet, mais elles donnent une idée des différences de protection offertes par ces masques.

FFP2, FFP3, KN95, N99, N95, KF94…. Comment choisir ?

Ce sont des sigles qui ont de quoi faire tourner la tête. FFP2, FFP3, KN95 ou encore N99 Les appellations autour des différents types de masques ne manquent pas. Première précision : elles ne concernent pas la forme du masque. Il s’agit en fait des différentes normes, appliquées dans les différents pays, pour les masques de protection respiratoire.

Le fabricant de matériel de protection 3M propose un tableau récapitulatif des principaux masques proposés dans le monde. Mais concrètement, le grand public peut retenir que les FFP2 (en Europe), KN95 (en Chine), N95 (aux Etats-Unis), DS2 (au Japon), P2 (en Australie et Nouvelle Zélande) et KMOEL (en Corée) ont des normes similaires. Les FFP3 et N99 filtrent légèrement plus que leurs cousins FFP2 et N95.

Si vous souhaitez acheter des masques FFP2 ailleurs qu’en pharmacie ou en supermarché, il est conseillé de chercher la mention “certification EN 149 : 2001”. Bon à savoir, plusieurs entreprises proposent des FFP2 fabriqués en France, sans graphène, et qui sont aussi disponibles en taille enfant. 

Privilégiez les attaches derrière la tête

Claire Horwell, professeure en géosanté à l’université de Durham en Angleterre, a récemment posté une série de tweets au sujet des masques FFP2, qu’elle utilise de longue date dans le cadre de ses recherches, et dont elle recommande vivement l’usage. Elle y donne notamment des conseils pour choisir le bon masque. En effet, l’efficacité des FFP2 repose sur le fait que tout l’air que l’on inspire et que l’on expire passe par ses filtres, et pas par les côtés du masque. Il faut donc qu’il soit bien ajusté. La chercheuse recommande de changer de marque si un modèle ne nous va pas trop.

Autres conseils de la professeure : il vaut mieux “modeler” autour du nez la barrette en métal du masque, plutôt que de la pincer ; les masques des plis, plutôt que les coques uniques, s’adaptent plus facilement aux différents visages ; et enfin, elle recommande vivement de préférer les masques dont les élastiques font le tour de la tête, ou ceux avec une barrette à attacher derrière la tête. En plus grande tension, ils laissent passer moins d’air que les modèles attachés derrière les oreilles (qui peuvent d'ailleurs être douloureux en fin de journée, puisque les élastiques sont plus serrés que ceux des masques chirurgicaux).

Contourner le problème du prix

À noter, le prix des masques FFP2, nettement supérieur à celui des masques chirurgicaux. Si on peut les trouver à 50 centimes l’unité, il n’est pas rare que leur coût s’approche des 2 euros le masque. Pour contourner cette difficulté, depuis quelques semaines, des soignants ont partagé leur stratégie sur les réseaux sociaux : les réutiliser.

Aux Etats-Unis, la CDC (Center for Disease Control), responsable de la gestion de l’épidémie, reconnaît qu’il est possible de réutiliser ces masques. Peter Tsai, l’inventeur des masques N95 américains, a déterminé qu’il était tout à fait possible de réutiliser ses masques : sa méthode favorite consiste à utiliser un masque par jour de la semaine, puis à les laisser, accrochés dans un endroit isolé, pendant 7 jours, avant de les reprendre. L’UFC-Que choisir a même partagé les résultats d’une étude menée par ses experts, qui conclut que les performances des FFP2 restent les mêmes après une dizaine de passages en machine à laver à 60 degrés.

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