Le professeur Philippe Humbert était poursuivi par l'hôpital bisontin pour diffamation. Une affaire sensible, compliquée. Devant le tribunal correctionnel, les débats se sont poursuivis tard dans la nuit. Bonus : les interviews en longueur
Le procès s'est ouvert mercredi 26 septembre à 16h. Les débats se sont achevés peu avant minuit, 8 heures pendant lesquelles les défenseurs de deux parties ont argumenté sur des points souvent très juridiques.
Philippe Humbert, l'ex-patron du service de dermatologie du CHU de Besançon, avait dénoncé selon lui des dysfonctionnements dans son ancien service. Il accuse le CHU Minjoz de ne pas respecter le protocole cancer.
Selon lui, auraient été prescrites trop de chimiothérapies qui seraient a priori davantage rémunératrices pour l'hôpital au détriment d'actes de chirurgie.
Il s'est défendu lui-même à la barre. A ses côtés, trois avocats, Me Patrick Uzan, Me Olivier Le Mailloux et l'avocat de la maison d'édition Flammarion car Philippe Humbert s'est exprimé aussi dans un ouvrage intitulé "Hopitaux en détresse, patients en danger". Philippe Humbert est-il un lanceur d'alerte comme il se présente ? Est-il allé trop loin dans une espèce de "fuite en avant" alors que 17 personnes se sont plaintes de harcèlement de sa part quand il exerçait ? La santé de certains patients a-t-elle été mise en danger ? Oui, l'affirme à la barre Philippe Humbert en déclarant que certains décès auraient pu être évités.
L'hôpital de Besançon était défendu par Me Renaud Le Gunehec. La bataille a fait rage autour de l'enquête menée par l'Agence Régionale de Santé sur 63 dossiers de patients signalés par le Professeur. L'ARS, l'Agence régionale de santé, avait déclaré infondées les accusations portées par le professeur.
Le jugement du tribunal correctionnel a été mis en délibéré au 29 octobre 2018.
Les interview en longueur :
Maître Patrick Uzan, défenseur du Professeur Humbert