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Reconnue sainte par l'Église catholique, elle a lutté pour la dignité humaine toute sa vie : qui était Jeanne-Antide Thouret ?

Portrait de Jeanne-Antide Thouret, religieuse qui a mené une vie guidée par la solidarité et le combat pour la dignité humaine.

Jeanne-Antide Thouret a fait de la dignité humaine le combat de son existence. Cette religieuse a été canonisée en 1934 par l'Église catholique pour son implication contre la misère. À Besançon, elle fonde d'abord une école pour les filles, et un "bouillon" pour les pauvres.

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France 3 Franche-Comté et dans la Boucle productions mettent en lumière les femmes illustres de Besançon et de ses environs dans la série Besançon la Féminine. Certains noms sont plus évocateurs que d'autres, mais toutes ces femmes ont une histoire, que nous conte Dan Nicolle. Un voyage sur les traces de dix femmes exemplaires qui ont marqué la capitale du Doubs.

Texte d’Alexandre Perret-Gentil (Dans la Boucle productions)

Une vie placée sous le signe de la générosité

Le 14 janvier 1934, le Pape Pie XI procède à la canonisation d'une nouvelle sainte catholique : Jeanne-Antide Thouret. Née à Sancey-le-Long alors que la France avait encore un Roi, elle entre ainsi dans l'histoire. Son œuvre de générosité se trouve consacrée par l'Église à laquelle elle aura donné sa vie. Qui aurait pu deviner le destin de la petite fille qui voit le jour en plein hiver 1765 ? Certes, quoique modeste, la famille est nombreuse, et naturellement, elle est très chrétienne. Alors que la cinquième de la couvée se consacre à une vie religieuse, quoi d'étonnant ? Un destin comme des milliers d'autres, si la Révolution française n'avait fracassé le cadre hérité de siècles de piété. Quand la révolte éclate, Jeanne-Antide est aux premières loges à Paris, où elle participe de la vie de la Congrégation des filles de la Charité.

Jeanne-Antide Thouret, la sœur du bouillon

Le vent de l'histoire et les passions politiques la chassent vers sa province natale, où elle espère trouver refuge. Hélas, il ne se présente à elle d'autre choix que de quitter de nouveau son havre. Et la voilà sur les routes de l'Europe à l'aube de l'épopée napoléonienne. De couvent en couvent, de cure en cure, en quête d'un destin qui, comme tant d'autres, semble l'avoir négligée. Elle est rattrapée près de Neuchâtel, en Suisse, où deux prêtres bisontins réclament son aide. À Besançon les aléas de l'époque ont grossi les rangs des nécessiteux et des enfants livrés à eux-mêmes. C'est le 11 avril 1799 que Jeanne-Antide fonde d'abord une école pour les filles, et un "bouillon" pour les pauvres. Pour ces derniers c'est l'assurance d'avoir quelque chose dans le ventre en ces temps de restrictions et de guerres permanentes.

Son entreprise et son exemple inspirent. Mieux, ils répondent à des besoins universels. Ainsi, en 1802, Jeanne-Antide Thouret rédige-t-elle la "Règle de vie d'une communauté promise à un bel avenir", et qui deviendra, en 1807, les "Sœurs de la Charité de Besançon". Non contentes d'instruire et de nourrir, les Sœurs investissent les prisons où les conditions de vie sont épouvantables. La lutte pour la dignité s'engage sur tous les fronts. Devant de tels succès et au regard de besoins si répandus, on l'appelle à Thonon, et bientôt à Naples. Elle s'y rend en compagnie de huit sœurs de son ordre. En 1819, c'est la consécration : Sa Sainteté Pie VII approuve et salue la création des "Filles de la Charité sous la protection de Saint-Vincent de Paul".

La solidarité, un engagement à plein temps pour respecter la dignité humaine

Mais l'énergie de Jeanne, ses vues audacieuses sur la condition des prisonniers, ses indignations lui valent quelques sentiments hostiles. À Naples, elle se heurte aux rigidités de la société locale, mais également à Besançon, où elle a un différend avec un Archevêque très conservateur, Gabriel Cortois de Pressigny. De retour à Naples, elle y meurt en 1826.

Près d'un siècle après son décès, à Besançon, la Boutique Jeanne-Antide au 3 rue Champrond comme les Filles de la Charité rappellent à ceux qui croient comme à ceux qui ne croient pas, que la solidarité est d'abord une question d'engagement. À la découverte d'une inlassable amoureuse de la dignité humaine.

En apprendre plus sur Besançon

Les 10 épisodes de la série Besançon la Féminine sont disponibles en intégralité sur France.tv.
Et si vous souhaitez en apprendre plus sur la capitale du Doubs, nous vous conseillons les séries Besançon la Mystérieuse et Besançon la Romanesque.

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