Ce vendredi 24 mars 2023, le lycée Claude Nicolas Ledoux à Besançon est bloqué. Seuls quelques cours ont pu s’y dérouler et des examens blancs de BTS. Le blocage intervient au lendemain de la grève et manifestation du 23 mars dans laquelle beaucoup de jeunes lycéens étaient présents.
Ils sont loin de l’âge de départ à la retraite. Et pourtant, la mobilisation est en train de gagner le monde lycéen. Dans ce lycée qui n’est pas situé en centre-ville, c’est la première grosse action depuis le début du mouvement de la réforme des retraites. Les jeunes ont choisi de bloquer les deux entrées de leur lycée ce vendredi, pour ne pas perturber les épreuves du bac.
49.3, la méthode ne passe pas chez les jeunes
La colère est là. “Macron, il n’écoute personne, il n’en fait qu’à sa tête” estime un lycéen. “Le 49.3 de Macron, c’est une atteinte à la démocratie. Ça nous concerne tous, nos parents, nos frères et sœurs qui travaillent déjà, et nous plus tard. C’est important que la jeunesse se mobilise. C’est grâce à la jeunesse qu'on va changer les choses” espère Line. La jeune lycéenne déplore l’usage de gaz lacrymogène dans les manifestations à Besançon. “On est jeunes, on n'est pas majeur, on ne mérite pas ça. C’est pacifique ce qu’on fait. Ce n'est souvent pas nous qui débordons” estime la lycéenne qui a été surprise selon elle par des tirs de lacrymogènes sans sommation.
Dans cet établissement, les jeunes ont rejoint le mouvement sur le tard. “Ils s’inquiètent pour leurs parents, grands-parents et surtout, ils s’inquiètent de la méthode, ils l’estimen antidémocratique. Ces jeunes ont finalement les mêmes inquiétudes que les Français” constate Marine Renaud, professeur d'espagnol en grève et non syndiquée.
“Notre lycée n’a pas l’habitude de se mobiliser. S’il le fait, je sens qu’il y a un mouvement national qui est en train de se créer. Il y a un mouvement de colère qui se propage dans la jeunesse. Une colère populaire qui se met en place” selon Virgile scolarisé ici.
Les jeunes rejettent la façon dont le gouvernement a agi pour faire passer cette réforme. Climat, inégalité, démocratie en danger, autant de sujets de colère : “On ne veut pas de ce monde-là, on veut un monde plus juste. C’est important qu’on se mobilise” conclut Ethan.
Une nouvelle journée d'action nationale contre la réforme des retraites" est prévue mardi 28 mars en France. La 10e depuis le début du mouvement.