La compagnie basée à Besançon renoue avec son public jusqu’au 2 janvier. “Les chevauchés grotesques et sérieuses” marquent le retour sur scène de ce cirque équestre qui a traversé la pandémie de Covid-19.
Dans l’enceinte des anciens haras de Besançon, le violon tzigane illumine le silence de la nuit. Une dizaine de chevaux étalons composent les tableaux de ce nouveau spectacle aux côtés des trapézistes, jongleurs, musiciens…
Reportage S.Bourgeot, P.Arbez
“Ce spectacle est un peu un recueil de poèmes. Il y a plein de tableaux, on a l’impression qu’ils n’ont rien à voir ensemble, et pourtant, ils vont évoquer des choses à chaque personne” explique Alice Pagnot sur son magnifique cheval blanc. Sous le chapiteau, les artistes manient la voltige équestre comme par magie. “Tout l’art de la technique, c’est qu’elle ne se voit pas” précise Alice Pagnot.
Retrouver le public après des mois difficiles redonne un peu de souffle à cette compagnie.
Il y a beaucoup d’euphorie, d’adrénaline, c’est un peu magique.On est contents de partager, de voir des étoiles dans les yeux des gens.
Alice Pagnot
Touché de plein fouet par la crise sanitaire, le cirque Pagnozoo vit depuis mars 2020 au ralenti. Le cirque équestre, c’est 150 à 200 dates de spectacle par an en temps normal, 80 artistes salariés sur l’année. Aujourd’hui, il faut se contenter à l’agenda d’une cinquantaine de dates, la voilure a été réduite à 50 salariés environ. Malgré les aides, le cirque est inquiet : “On a eu peur, et on a surtout très peur maintenant, car c’est l’après-covid qui va être difficile à gérer, retrouver des dates de tournées” confie Jacques Pagnot. Les charges sont lourdes, des gros camions qu’il faut assurer en permanence.
Pour ce spectacle de Noël, la compagnie propose un tarif d’entrée normal, et un autre solidaire, pour l’aider à passer le cap. Les “Pagnozoo” ont prévu pour 2022 des stages pour enfants, adultes, de la voltige pour les nuls. Objectif : sécuriser la structure économique en s’assurant suffisamment de travail sur Besançon et le Doubs.
La compagnie caresse aussi l’espoir d’être résidente permanente sur l’ancien site des haras, et devenir un centre équestre de création et de formation pour les voltigeurs de demain.