Daniel et Marika arivent de Besançon. A Saint-Barthélémy, où repose Johnny Hallyday, les fans se préparent à célébrer sans façon vendredi l'anniversaire posthume de la star.
Quelques dizaines de fans se retrouveront en petit comité, au cimetière marin de Lorient et au bord de la mer, pour échanger leurs souvenirs de concerts et leur tendresse pour celui qu'ils appellent "Jojo", "le boss", "un membre de la famille" - bien loin des événements prévus en métropole en hommage à la star disparue le 5 décembre pour marquer les 75 ans de sa naissance.
Dès jeudi, devant la tombe toujours fleurie de "l'idole des jeunes", une dizaine de personnes sont rassemblées. Toutes s'interrogent sur ce qui est organisé.
"De toute façon, demain, je ne bouge pas d'ici", tranche Nadine, venue de Lille avec son époux Pierre. Les deux portent la croix chère à Johnny autour du cou, et l'homme arbore le prénom du rockeur tatoué sur son bras. "Mon fils s'appelle Johnny", confie-t-il.
Le couple, qui séjourne dans un bel hôtel de Saint-Barth, vient trois fois par jour au cimetière, où Johnny a été enterré le 11 décembre. Ce matin, ils sont en pleine discussion avec Daniel et Marika, venus de Besançon, pour savoir comment accéder à la villa Jade, luxueuse résidence que le chanteur a fait construire en 2008, sur les hauteurs de la baie de Marigot.
Sur l'île, il n'y a pas de noms de rue. Du coup, les explications vont bon train pour savoir quelle route prendre. Bonne surprise, Daniel et Marika s'aperçoivent qu'ils louent une petite villa toute proche de celle du Taulier. La belle blonde a profité du voyage hommage à Saint-Barthélemy pour demander en mariage son compagnon franc-comtois....
Un couple de Niçois arrive pour la première fois au cimetière. La dame s'effondre en pleurs en voyant la tombe. Elle y dépose un coeur en marbre gravé "Joëlle et Jacques". "On a été embêtés dans trois aéroports avec ça... ", confie-t-elle.
Puis deux femmes, tatouage "Johnny Hallyday" tout frais sur l'épaule, arrivent en habituées ; elles sont là depuis plusieurs jours. Une autre, seule, très émue, venue d'Auvergne, dépose des photos de la star. "Je pensais qu'il était immortel, tant que je voyais sa tombe en photo. Maintenant que je la vois en vrai, ça devient réel." Elle verse aussi quelques larmes.
La police territoriale dit "garder un oeil" sur ce qu'il se passe au cimetière, mais n'a pas jugé utile pour le moment de déployer un quelconque dispositif. "C'est sûr, s'il y a 200 personnes, cela posera un problème pour la circulation, auquel cas on interviendra", indique Gilles Querrard, le chef de la police territoriale, sans trop y croire.