L'extradition du jeune Chilien suspecté dans l'affaire de la disparition de l'étudiante Narumi Kurosaki, en décembre 2016, arrive à son terme. Le suspect a été présenté au juge d'instruction. Il a été placé en détention provisoire.
Nicolas Zepeda est arrivé vers 16h40 au palais de justice de Besançon, retardé par des embouteillages sur l'autoroute en provenance de Paris.
Attendue par une meute de journalistes et des Bisontins, la voiture où se trouvait le suspect s'est engouffrée dans le sous-sol du tribunal. Nicolas Zepeda vêtu d'un tee-shirt noir est apparu menotté, encadré des policiers. Dans la petite rue du palais de justice, des cris de badauds ont retenti : "Ordure... Qu'est ce que tu as fait à cette fille ?!... La peine de mort !".
Trois véhicules de police ont ramené le suspect en convoi
11.600 km de voyage pour se retrouver face à la justice française
Un peu plus de 13 heures de vol. 11.600 km de voyage. Entre Santagio du Chili et Roissy Charles de Gaulle. Cette opération d'extradition de Nicolas Zepeda intervient trois ans et demi après son départ du territoire français. Nicolas Zepeda est le dernier à avoir vu Narumi Kurosaki vivante, à Besançon.
Le visage recouvert d'un masque. Le regard droit. Nicolas Zepeda a été pris en charge en pleine nuit, jeudi 23 juillet, à son domicile de Vina del Mar, dans l'agglomération de Valparaiso, par les forces de police d'investigation du Chili (PDI Chile). Il a passé la nuit sous bonne escorte à proximité de l'aéroport.
Un mandat d'arrêt international contre Nicolas Zepeda
Nicolas Zepeda, à son arrivée à l'aéroport Charles de Gaulle, s'est vu signifier le mandat d'arrêt international pris en décembre 2016 à son encontre. Puis il a été remis à la police judiciaire de Besançon, chargée de l'enquête.Trois ans et demi après la disparition de la jeune japonaise de 21 ans la nuit du 4 au 5 décembre 2016 à Besançon, le principal suspect, son ex petit ami, va devoir enfin s'expliquer sur le sol français, sur ce qui s'est passé cette nuit-là.
La cour suprême de Santiago a accepté en avril 2020 d'extrader ce fils d'une riche famille. Le père de Nicolas Zepeda est un patron d'une société de téléphonie mobile au Chili.
Très vite, les enquêteurs ont suspecté le jeune homme qui avait mal vécu la rupture amoureuse décidée par la jeune Japonaise, quelques mois plus tôt. Sa jalousie est un des éléments clés du dossier d'insctruction.
Nicolas Zepeda est mis en examen pour assassinat et incarcéré
Nicolas Zepeda est arrivé au palais de justice de Besançon où de nombreux journalistes venus du Japon sont présents. Il a ensuite été entendu par le juge d'instruction, qui a prononcé sa mise en examen pour assassinat dans cette affaire. Le suspect chilien est défendu par Me Jacqueline Laffont, pénaliste de renom du barreau de Paris, arrivée sur place dans la ville bisontine. Son avocate n'a pas souhaité s'exprimer avant l'audience dans le bureau du juge, précisant juste que la famille de Nicolas Zepeda n'était pas présente en raison de l'épidémie de covid-19. Elle s'entretenait pour la première fois en face à face avec son client.Après l'audience devant le juge des libertés et de la détention qui a duré plus d'une heure Nicolas Zepeda a été placé en détention à la maison d'arrêt de Besançon. Son avocate avait plaidé pour un placement sous bracelet électronique dans un appartement de tourisme à Paris. Le Procureur a réclamé lui le placement en détention provisoire.
Où est le corps de Narumi Kurosaki ?
Avant l'arrivée de Nicolas Zepeda sur la sol français, le Procureur Etienne Manteaux a déclaré : "C'est le commencement d'une deuxième phase de l'instruction, avec peut-être des rebondissements". "S'il est mis en examen, le parquet demandera à ce qu'un débat contradictoire se tienne pour un éventuel placement en détention".Le corps de Narumi Kurosaki n'a jamais été retrouvé. Les enquêteurs pensent que la jeune femme a été étranglée et étouffée ou frappée, dans la chambre de la cité universitaire où elle avait passé la nuit avec Nicolas Zepeda, après un dîner en tête-à-tête dans un restaurant d'Ornans.
Nicolas Zepeda avait loué une voiture, acheté du produit inflammable, des sacs poubelles et une carte téléphonique sous un faux nom. L'enquête a révélé que le suspect a fait vivre pendant plusieurs jours le téléphone portable et la boite mail de la jeune femme pour retarder la découverte de sa disparition.
Malgré des semaines de recherche, le secteur boisé du Jura, où s'était rendu par deux fois le véhicule du suspect, n'a pas livré de macabre découverte. Dans la chambre universitaire où le couple avait passé la nuit, une couverture et une valise ont disparu.