La SNCF augmente ses tarifs ce mardi 10 janvier. Un certain nombre de trains dont les TGV et Intercités vont vous coûter plus cher. Explications.
La hausse a été annoncée fin novembre. La voici appliquée. Alors que la hausse des billets aurait dû être de 13% en 2023 pour la SNCF, cette dernière a mis en place un bouclier tarifaire pour ne pas augmenter de façon trop forte le prix des trajets. Rappelons que le bénéfice net de la SNCF devrait atteindre 2,2 milliards d'euros en 2022, dopé par le retour des passagers depuis le printemps. La direction de la SNCF n'a ni confirmé ni infirmé ce chiffre, rappelant que les résultats consolidés du groupe seront publiés fin février.
Ce qui change au 10 janvier
Au 10 janvier, le prix des billets TGV et Intercités va grimper de 5%. La SNCF ne touche pas aux prix des Ouigo. Les bénéficiaires de la carte Avantage ne verront pas leurs billets augmenter.
“Nous maintenons ainsi une augmentation moyenne en dessous du niveau de l’inflation constatée en 2022 et prévue cette année et se situant aux alentours de 6,2%” précise la SNCF. Celle-ci doit faire face comme les autres entreprises à l’explosion du prix de l’énergie et les répercussions de l’inflation. “La hausse prévisionnelle du coût de l’énergie pour les TGV est ainsi de 180% entre 2022 et 2023. Les autres postes de coûts sont quant à eux en augmentation de 6% en moyenne, en cohérence avec l’inflation” argument la SNCF pour justifier ces hausses de tarifs qui interviennent après les grèves de Noël ayant pénalisé de nombreux voyageurs.
“Les transports publics ont retrouvé leur fréquence d’avant la crise sanitaire. Il ne faudrait pas que ces hausses engendrent l’inverse. Il faudrait être dans un mouvement vertueux pour assurer l’avenir du transport public” s'inquiète Patrick Noblet, responsable FNAUT Bourgogne-Franche-Comté.
Opération flash sur les prix des OUIGO en janvier
Ce n’est pas un hasard. Alors qu’elle augmente ses tarifs, la SNCF lance une opération promotionnelle les 10 et 11 janvier sur les prix des OUIGO. Bordeaux, Lyon, Paris, Marseille, Bourg-Saint-Maurice, Nantes, Brest, Nice...Pendant deux jours, certains billets de train OUIGO sont à 19€ ou moins, pour des voyages entre le 11 et le 31 janvier 2023.
Quid des hausse des billets de TER ?
Chaque région fixe les tarifs de ses trajets. Pour Patrick Noblet, représentant de la FNAUT, la fédération nationale des usagers en Bourgogne-Franche-Comté, il faut là aussi s'attendre à une hausse du prix des billets. “Je suppose que dans le premier semestre, pour compenser l’inflation et la hausse de l’électricité, on aura des hausses de l’ordre de 5 à 7%”. “On craint également une diminution de l’offre, c’est déjà le cas ailleurs dans d’autres régions, pourquoi pas aussi en Bourgogne-Franche-Comté” ajoute Patrick Noblet.
La Fnaut alerte sur les réductions de niveau de service
Si elle peut se satisfaire d’une moindre augmentation des billes, la FNAUT s’inquiète de la réduction des fréquences. “Elle est quasi-générale, en dehors de quelques grands axes radiaux, aboutissant à de vastes « trous horaires » et des suppressions de trains directs remplacés par des correspondances, source d’aléas, d’inconfort, d’allongement de temps de parcours et d’augmentation de prix liée à des trains plus rares.”
Des conditions d’échanges qui laissent à désirer
Pour la fédération des usagers du train, les évolutions tarifaires concernent aussi les conditions d’échange et de remboursement qui se dégradent fortement.
Par exemple, leur prix passe de 15 € pour les TGV (limité à 12 € à la demande de l’État pour les Intercités) à 19 € pour les TGV et les Intercités. Le délai pour l’échange et le remboursement sans frais passe de J-3 à J-6 (l’échange à J-1 avec les cartes coûtait 5 € en 2019). La politique de la SNCF se calque de plus en plus sur celle de l’avion alors que la FNAUT demande des conditions d’échange et de remboursement beaucoup moins pénalisantes pour le voyageur. Le concurrent du train est d’abord la voiture particulière. Ces mesures pénalisent fortement les trajets à moyenne distance et particulièrement les Intercités qui assurent un service public d’aménagement du territoire. “Sur certaines dessertes, on peut comprendre que les gens se découragent et reprennent, la voiture ou d’autres modes de transport comme le co-voiturage” précise Patrick Noblet.