Le e-commerce made in Franche-Comté, ça existe et ça s'appelle Teekers. Implantés à Besançon, Belfort, Pontarlier et bientôt Montbéliard, ils mettent en relation les commerçants du coin et les acheteurs locaux. L'application a déjà séduit 300 boutiques de la région.
Le e-commerce a depuis longtemps bouleversé nos habitudes de consommation. En 2018, il pèsera 90 milliards d’euros, représentera 1,2 milliard de transactions impliquant quelque 37 millions de cyber-acheteurs. Un rouleau compresseur auquel résiste tant bien que mal les enseignes qui ont encore pignon sur rue, court-circuités sans pitié. Le e-commerce détourne chaque 55 millions d’euros du commerce traditionnel d’une ville de 50 000 habitants.
Teekers : le e-commerce franc-comtois
Deux Franc-Comtois se proposent pourtant de restaurer le lien entre commerçants et consommateurs en repensant le commerce en ligne. Leur solution ? Teekers. Le logo a fait son apparition progressivement dans les vitrines des boutiques de Besançon, Pontarlier ou encore Belfort. Teekers, et ses deux « e » stylisés qui s’enlacent pour créer un cycle vertueux, est en fait une nouvelle application mise au point depuis 2 ans par deux entrepreneurs régionaux.
Alaé Quarjouane, qui a fait ses armes dans le management qualité du secteur automobile, et Jean-Georges Tonon, qui a exercé entre autre dans la grande distribution, ont imaginé une plateforme virtuelle de mise en relation des commerçants de proximité avec une clientèle de plus en plus volage. Un genre d’Amazon du circuit court. Une idée simple partie d’un constat surprenant : 80% des achats effectués sur internet concernent des objets et prestations qui se trouvent à portée de main de l’acheteur et souvent au même prix.
50 € pour retisser les liens et faire revenir les clients
Moyennant un abonnement d’une cinquantaine d’euros par mois, les commerçants disposent d’une vitrine virtuelle qui met en valeur leurs produits, fait état de leurs stocks et disponibilité. Ils peuvent ainsi (re)conquérir leur zone de chalandise en dépassant les contraintes de leurs quatre murs et de leurs horaires d’ouverture. L’acheteur peut ensuite choisir de venir retirer sa commande en magasin, l’occasion pour les deux parties de retisser des liens.
Livraison et service après-vente assurés localement
Il peut aussi choisir de se faire livrer. Et c’est là que réside la grande force de Teekers. La proximité comme argument commercial prend tout son sens avec des livraisons en 2h top chrono pour les petits volumes, en 12h pour les plus gros. Une réactivité hors de portée des géants de l’e-commerce. Mieux : l’acheteur a un interlocuteur clairement identifié pour gérer le service après-vente. Voilà qui n’est pas négligeable lorsque l’on sait que plus d’un tiers des clients ne sont pas satisfaits lorsqu’ils commandent auprès des grosses centrales et qu’un quart d’entre eux choisit de renvoyer les colis.
Objectif : s'étendre à toute la France d'ici 2 ans
Pour les fondateurs de Teekers, l’objectif affiché est donc de s’appuyer sur le meilleur de la technologie pour remettre du bon sens dans les relations commerciales, réconcilier deux mondes qui se sont éloignés mais ont tout à gagner à se rapprocher afin de restaurer un écosystème vital pour les villes.
Pour l’heure, près de 300 commerçants se sont laissés séduire par l’application en Franche-Comté. Ses concepteurs se donnent 2 ans pour l’étendre au pays tout entier, avec 10 000 commerces répertoriés pour un million d’usagers.