Ce chef d'entreprise originaire de Franche-Comté vit et travaille depuis dix ans à Marrakech. Il habite avec sa famille à 50 km de l'épicentre du séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre 2023. Il nous raconte cette nuit "terrifiante".
"C'est terrifiant, je n'avais jamais vécu ça. Ça dure 45 secondes, une minute, mais ça semble une éternité." Originaire de Devecey (Doubs), Christophe Bossonnet vit et travaille depuis dix ans à Marrakech. Il y dirige une entreprise de transport qui entre le Maroc et l'Europe de l'Est. Il revenait justement d'un déplacement de plusieurs jours et avait atterri vendredi. Fatigué, il s'était couché tôt avant d'être réveillé brutalement par la secousse.
Je n'ai pas compris ce qui arrivait. J'ai pensé à un avion qui s'écrasait dans le jardin ou un train roulant à vive allure sur de la ferraille.
Christophe Bossonnet, chef d'entreprise à Marrakech.
La surprise passée, il est aussitôt sorti avec ses proches. "Toute la maison a bougé. Il y avait des vagues de 50 cm dans la piscine, c'était impressionnant. Et puis, après la secousse, il y a eu ce silence, glacial. Tous nos voisins étaient aussi dehors dans la rue ou dans leur jardin. Personne n'a crié, n'a parlé."
Il habite avec sa femme et ses deux enfants dans une maison à l'écart de la ville, située à 50 km seulement de l'épicentre du tremblement de terre d'une magnitude de 6,8 sur l'échelle de Richter qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi. "L'électricité et le téléphone ont été coupés. Il a fallu attendre plusieurs heures pour envoyer des messages et rassurer nos proches en Franche-Comté."
Sains et saufs, c'est l'essentiel pour lui. Même si les dégâts matériels sont importants. "Tous les placards se sont décrochés, la cheminée a failli tomber, il y a des fissures partout sur les murs, décrie-t-il. Et c'est une maison solide, en béton, de construction récente. Je n'imagine pas l'état des habitations dans la montagne..."
Le chef d'entreprise emploie ici une quarantaine de salariés. "Je me suis tout de suite demandé s'il fallait les aider financièrement ou matériellement. Tous ont été épargnés par le tremblement de terre, aucune famille n'a été touchée heureusement."
Christophe Bossonnet surpris de voir que la vie a presque déjà repris son cours normal à Marrakech ce dimanche 10 septembre. "Je suis encore allé à moto en ville ce matin (dimanche, ndlr) et ça travaille. Dans les montagnes en revanche, je sais que les accès sont toujours difficiles et je ne suis pas convaincu qu'il y ait suffisamment de moyens pour porter secours aux victimes là-bas."
Ce dimanche midi, le bilan provisoire du séisme fait état de 2.012 morts et 2.059 blessés, dont 1.404 sont dans un état très grave.