À peine 24 heures après l'alerte à la bombe au collège Camus de Besançon, un jeune collégien de l'établissement a reconnu avoir lui-même envoyé ce message sans pour autant expliquer son geste.
L'hypothèse du piratage de compte à partir de l'étranger a rapidement était peu crédible pour les enquêteurs. Les enquêteurs ont mis en garde à vue dès le jeudi 12 septembre après-midi un mineur scolarisé dans l'établissement. "Il a reconnu être à l'origine de cette alerte à la bombe" précise Etienne Manteaux, le procureur de la République du tribunal de Besançon, lors d'une conférence de presse le vendredi 13 septembre en fin d'après-midi.
La veille, environ 450 élèves et 50 adultes du collège Albert-Camus à Besançon avaient dû être évacués en urgence vers 9h30. Une alerte à la bombe et des menaces d’attentat djihadiste avaient été diffusés sur la messagerie interne Pronote. Finalement, les cours ont pu reprendre vers 11 h 30, mais l'enquête s'est poursuivie.
Le procureur de la République précise que l'élève a "fait un copier-coller" d'autres messages de ce type. "Ce n'est pas lui qui a rédigé le texte de l'alerte à la bombe". Pour poursuivre leurs investigations et déterminer "s'il fréquentait des sites djihadistes ou autres", les enquêteurs ont saisi le téléphone portable et l'ordinateur de l'adolescent.
L'adolescent a été peu loquace sur les motifs. Il y a assez peu de réflexion qui a précédé ce passage à l'acte.
Etienne Manteaux, procureur de la République
L'Inspection académique et les services de l'aide sociale à l'enfance ont été informés par le Parquet des premiers résultats de cette enquête. "L'adolescent, selon le procureur de la République, apparaît comme un jeune assez coupé de ses camarades qui passe beaucoup de temps sur des jeux video assez violents".
Série d'alertes à la bombe en 2023
En décembre 2023 puis en avril 2024, le collège Victor Hugo, à Besançon (Doubs), avaient fait l'objet d'alerte à la bombe. Dans des écoles de Haute-Saône, tout comme 22 collèges des départements de la Loire, du Rhône et de l'Ain, plusieurs alertes à la bombe avaient eu lieu en 2023, le jour anniversaire de l’attentat du Bataclan survenu le 13 novembre 2015 et un mois après la mort du professeur Dominique Bernard poignardé par un élève à Arras le 13 octobre dernier.
D’autres établissements situés en dehors de la Haute-Saône ont fait l'objet d'une alerte à la bombe envoyée simultanément, privant des milliers d'élèves de cours pendant les vérifications.
Les établissements, situés dans l'académie de Lyon, ont reçu à 05H00 un même mail faisant référence au conflit entre Israël et le Hamas, qui comporte également une demande de rançon de plusieurs millions d'euros, selon la même source.
À l'automne 2023, Les alertes à la bombe infondées foisonnaient depuis septembre dans l'ensemble du pays, notamment dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. L'agglomération grenobloise avait été victime d'une trentaine d'alertes qui ont entravé, parfois plusieurs jours d'affilée, l'activité d'une vingtaine d'établissements.
Quelles peines encourent les auteurs d’alerte à la bombe ?
Les fausses alertes, canulars, appels malveillants constituent un délit au regard de l'article 322-14 du Code pénal : "Le fait de communiquer ou de divulguer une fausse information dans le but de faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a été commise est puni d'une peine allant jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende".