L'association L214 classe Besançon en 6ème position de son baromètre national. Mais la ville est encore très loin des objectifs fixés par les militants de la cause animale. Elle organisera sa première journée dédiée au bien-être animal le 5 octobre 2024.
"On peut toujours mieux faire", assure Marie-Thérèse Michel. Mais la conseillère municipale déléguée à la condition animale l'avoue, elle est plutôt fière. Besançon figure désormais à la 6ème place du classement "Une ville pour les animaux" de l'association L214.
Connus en France pour leurs actions et vidéos choc, dans les abattoirs notamment, ces militants de la cause animale ont aussi conçu ce baromètre national qui évalue 132 villes de plus de 50 000 habitants. "On avait créé une charte en 2020 pour les élections municipales avec plusieurs engagements pour les candidats, explique Erwin Goeller, de l'observatoire Politique & Animaux de L214. Anne Vignot, la maire de Besançon a d'ailleurs été l'une des premières à la signer. On l'a ensuite transformée en classement." Le premier est sorti en 2022 et le top 10 sera désormais publié chaque mois, a promis l'association sur ses réseaux sociaux cette semaine.
Une note sur 20
"On a aujourd'hui 20 indicateurs qui correspondent à 20 objectifs", ajoute Erwin Goeller. Moyens institutionnels, place de l'animal en ville, végétalisation de la restauration scolaire, commande publique et politique alimentaire, communication grand public ou institutionnelle, tout y est passé au crible. Et les notes pas si fameuses au final, même pour les meilleurs. Besançon obtient ainsi un très modeste 7,5/20. Grenoble, leader du classement, est loin devant avec une note de12,4/20 ! "On a bien conscience que nos objectifs sont ambitieux, reconnaît Erwin Goeller, mais on sait que c'est atteignable."
Avec 38% des objectifs atteints, c'est quand même encourageant pour Besançon. On voit que la ville a envie d'agir et se donne les moyens mais il y a encore des choses à faire !
Erwin Geoeller, Observatoire Politique & Animaux de l'association L214.
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Et parmi les bons points décernés à la capitale franc-comtoise, l'existence d'une conseillère municipale chargée de la condition animale, une délégation qui n'existe pas dans toutes les villes. "Je suis la première à avoir cette délégation, confirme Marie-Thérèse Michel. On a surtout une vraie politique de l'animal en ville." Et l'élue de mettre en avant les deux repas végétariens hebdomadaires servis dans les cantines de la Boucle, les campagnes de stérilisation des chats, les moyens non létaux utilisés pour capturer les pigeons, le guide des bonnes pratiques lancé en 2022 ou encore ce deuxième parc canin ouvert boulevard Léon Blum. Un parc qui vient s'ajouter à l'aire d'ébats qui se trouve à la Gare d'eau.
Une journée pour les animaux
"Ce qui pêche, ce sont encore les moyens institutionnels, comme dans la plupart des grandes villes, souligne le représentant de L214. Plusieurs municipalités ont voté des plans d'action avant 2026 et la fin de leur mandat. Besançon ne l'a pas fait et c'est dommage car c'est un manque pour les habitants et les associations. Il n'y a pas non plus de chargé de mission sur la condition animale pour aider les élus ou de fête de l'animal en ville."
La ville de Besançon a justement annoncé ce jeudi 30 mai qu'elle organiserait une journée dédiée au bien-être animal le 5 octobre prochain, à l'intérieur de l'Hôtel de ville. Un appel à participation a été lancé sur les réseaux sociaux. Les associations qui luttent en faveur de la cause animale pourront y présenter leurs actions au public.
"C'est une grande première", se réjouit Marie-Thérèse Michel qui imagine aussi des tables rondes et des visites guidées pour redécouvrir le patrimoine animalier de la cité. De quoi gagner peut-être encore quelques places au classement de L214.
