La nouvelle réforme de l'armée de Terre devrait profiter à l'activité économique de Besançon. D'ici 2028, près de 400 postes devraient s'ajouter aux 3500 emplois occupés par des militaires dans la capitale comtoise. Dans cette perspective, la municipalité prévoit la construction de 570 logements.
Pour s'adapter à l'évolution du monde, théâtre de violents conflits, l'armée de Terre change sa stratégie. Elle se veut être plus réactive, comme ce fut le cas en Roumanie en février 2022. À cette époque, c'est le début de la guerre en Ukraine. À la demande des alliés et dans un objectif de dissuasion, l'armée de Terre déploie en quelques jours des soldats.
Son objectif, en 2027, est de pouvoir déployer une division en 30 jours alors qu'il lui faut actuellement 6 mois. Une division, c'est 19 000 hommes et 7 000 véhicules. Une ambition qui devrait avoir un impact direct sur le dynamisme économique de Besançon.
Besançon, siège de deux États-majors
La capitale de la Franche-Comté est le siège de l'une des deux divisions de l'armée de Terre en France. Son général, Pierre-Yves Rondeau a annoncé, lors d'une conférence de presse le 11 octobre 2023, le transfert d'environ 250 militaires pour renforcer l'État-major, 80 postes transférés pour le 19e régiment du Génie et 40 postes pour conforter l'État-major de la 7e Brigade blindée.
Aujourd’hui, les capacités de l’armée de Terre sont présentes, mais distantes dans des organisations parallèles, des commandements spécialisés. Il s’agit par cette transformation d’obtenir ces capacités sur Besançon pour se déployer en quelques jours, en quelques heures.
Pierre-Yves Rondeau, Général de division Commandant la 1ère division
Des militaires qui vont venir vivre avec leur famille à Besançon d'ici à quelques années. Dès l'été 2024, une soixantaine d'entre eux vont s'installer à Besançon. L'armée de Terre a notamment prévu de rénover la caserne Liautey, actuellement désaffectée, pour proposer une cinquantaine de logements et des bureaux.
La municipalité de Besançon a bien l'intention d'aider l'armée de Terre à accueillir ces nouveaux militaires. Des habitants qui ont des enfants, qui font du sport, sortent et consomment sur place. Contactée par téléphone, Anne Vignot, la maire EELV de Besançon, confirme ces projets d'implantation.
C'est tout un nouveau quartier qui est en train d'émerger. On veut développer un quartier cohérent, calme, écologique. Nous souhaitons que les familles des militaires vivent à Besançon et ne partent pas en périphérie.
Anne Vignot, maire EELV de Besançon
La municipalité est propriétaire d'un vaste terrain qui appartenait autrefois à la gendarmerie. Il est prévu pour l'instant de construire 200 logements à la Grette, 220 à Brulard et 150 au Polygone, soit 570 logements en tout.
L'arrivée de ces militaires, c'est un peu comme si une PME venait s'installer à Besançon. La ville veut proposer à l'armée de travailler en concertation l'aménagement urbain de ces zones en vert sur la carte. Réseau de chaleur, déplacement doux, gestion des déchets, tout doit être anticipé.
Un dossier suivi personnellement par Anne Vignot qui souhaite que les promoteurs s'adaptent aux envies des futurs habitants. Des concertations vont prochainement commencer.