Le site de l’Arsenal à Besançon dans le Doubs est en travaux depuis l’été 2022. Un chantier qui s’inscrit dans une démarche pionnière : celle de l’économie circulaire et du réemploi.
Les Bisontins auront peut-être remarqué une grue immense en se baladant dans le quartier Saint-Jacques. Le site de l’Arsenal, qui accueillait des étudiants de l'université depuis les années 1970, fait peau neuve. Mais ici, on ne se contente pas de moderniser l'édifice qui restera un lieu universitaire. On s’emploie aussi à récupérer et à réutiliser un maximum de matériaux déjà présents sur le site.
“Un chantier qui sort de l'ordinaire"
La déconstruction de la charpente a débuté. Des ouvriers retirent la charpente de plusieurs dizaines de mètres. Elle sera ensuite retravaillée et reposée lors de la reconstruction. “C’est un chantier qui sort de l'ordinaire", indique Mathilde Jouchoux, conductrice des travaux. Objectif : jeter le moins possible, redonner vie à certains matériaux déjà présents sur le site.
Et qui s’inscrit dans la transition écologique
L’idée est née il y a six ans et a nécessité un long travail de préparation et d’études en amont par la région académique de Bourgogne-Franche-Comté (rectorat). “Aujourd’hui, la transition écologique et environnementale de l’Etat nous demande de réduire les matériaux arrivant, et ceux sortant, ainsi que nos dépenses énergétiques. Mais nous avions anticipé cela” se réjouit Sylvain Dousse, ingénieur d'études de la région académique Bourgogne-Franche-Comté.
On va éviter de construire un amphithéâtre en béton. Les éléments ne seront pas collés. Ils seront démontables, modifiables, transformables très facilement et à moindre coût énergétique.
Sylvain Dousse, ingénieur d'études de la région académique Bourgogne-Franche-Comté
La facture de 18 millions d’euros sera réglée par l’Etat et la Région Bourgogne-Franche-Comté.
Des entreprises de réinsertion en renfort
“On va le faire en respectant le bâtiment et en conservant un maximum de matériaux”, détaille Sylvain Dousse. Ici, sièges d'amphithéâtre, portes, lavabos ou encore luminaires des années 1970 sont conservés pour être réutilisés.
Le but, c’est que cela devienne la norme.
Sylvain Dousse, ingénieur d'études de la région académique Bourgogne-Franche-Comté
“On va avoir dans ce bâtiment un grand nombre de luminaires qui datent des années 70 ; qui ont vécu, qui peuvent être cabossé, abîmé ou autre.” ajoute-t-il. “On a mis en place un système qui consiste à les transformer en LED, avec des entreprises d’insertions qui viennent sur le chantier. Cela donne des lumières qui sont très très belles."
Un coup de jeune nécessaire
Le site de l’Arsenal date du XIXe siècle. Dans les années 1970, il est réaménagé pour accueillir la faculté de médecine et de pharmacie. La faculté SLHS (Sciences du Langage, de l’Homme et de la Société) y fait ses quartiers au début des années 2000. “Cette partie était sous-exploitée parce que le bâtiment était vieillissant et plus aux normes”, explique Sylvain Dousse. Les étudiants ont donc dû déménager provisoirement sur le site de l’ancienne caserne de pompiers à Canot.
Les rénovations permettront de correspondre davantage à l’utilisation qu’enseignants et étudiants en ont aujourd’hui, mais aussi de gagner de la place et de retrouver une harmonie par rapport à l’architecture locale. Le retour des étudiants à l’Arsenal est prévu fin 2024.