Alors qu'un détenu sur quatre travaille à la maison d'arrêt de Besançon, un job dating y a été organisé mercredi 13 septembre, dans le cadre du tour de France du travail pénitentiaire, lancé par le ministère de la Justice.
Un job dating pour les prisonniers. Dans le cadre du tour de France du travail pénitentiaire, lancé par le ministère de la Justice début avril, des dirigeants d'entreprise ont pu rencontrer des détenus à la maison d'arrêt de Besançon, mercredi 13 septembre. L'objectif étant de pouvoir sous-traiter une partie de leur production.
"Le but était de faire monter le personnel en compétence sur les opérations à valeur ajoutée", explique à France 3 Franche-Comté, Mélanie Bonfils, manager de production dans une entreprise spécialisée dans le matériel médical. "Donc nous avons donc décidé d'externaliser les opérations manuelles à la prison".
Jusqu'à 600 euros par mois pour un détenu
De l'autre côté des barreaux, le travail pénitentiaire permet de rompre avec l’isolement de la cellule et de gagner jusqu’à 600 euros par mois. "Ça nous permet de mettre un peu d'argent de côté pour les frais de justice, de payer nos dettes, de ne pas être une charge pour nos familles, donc de payer tout ce dont a besoin au quotidien", expose Thierry, un détenu, qui espère "épargner pour reconstruire sa vie en dehors".
"C'est un double échange dans un objectif qui est l'intérêt général", ajoute Kamel Laghoueg, chef d’établissement de la maison d’arrêt de Besançon.
L'opération semble en tout cas avoir séduit plusieurs entreprises. "Nous sommes en train de réfléchir pour éventuellement faire un test", révèle Joseph Gillet, président de la société de métallurgie UND. "Par exemple, on produit des pièces simples à contrôler, ce qui pourrait réduire le coût du travail en interne et pouvoir peut-être vendre plus de pièces, avec un prix de revient moins cher".
Tous les détenus ne travaillent pas lors de leur incarcération
Si à la maison d’arrêt de Besançon un détenu sur quatre travaille déjà quotidiennement, le travail en prison ne fait pas l'unanimité. Dans un avis publié au Journal officiel, ce jeudi 14 septembre, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté a dénoncé le difficile accès au travail avec la surpopulation carcérale.
"Elle [La surpopulation carcérale] rend inopérants les objectifs de réinsertion assignés par la loi à l'administration pénitentiaire, dont les services d'insertion et de probation, saturés, ne peuvent pas assurer un suivi utile des dossiers, l'enseignement et la formation professionnelle sont trop rares, les activités insuffisantes, en particulier l'offre de travail rémunéré", écrit Dominique Simmonot. "Le nombre de détenus est tel qu'ils sont dans la quasi-impossibilité d'y accéder".
En mars 2023, le comité européen des droits sociaux avait épinglé la France au sujet de la rémunération des prisonniers, inférieure au minimum légal, lui recommandant de se mettre en conformité avec la Charte sociale européenne.