Ils ont souffert, ils ont dépassé leurs limites et les voilà heureux d’avoir tenu la distance. Sans courir mais avec nos caméras et appareils photos, nous étions aux côtés des 5500 coureurs de cette 17e édition du Trail des forts de Besançon.
La pluie a pris l’habitude de s’inviter sur les collines de Besançon quand les traileurs se retrouvent pour passer de forts en forts. Cette fois-ci, ce n’était pas un crachin de printemps mais une pluie froide des frimas automnaux.
La météo du samedi avait été clémente avec les enfants et leurs familles. Malgré les mesures sanitaires, c'était la fête à la Rodia. Il fallait juste prendre ses distances, son temps et tout roulait. Tout était bien expliqué sur le site internet de la compétition.
Pour la première fois, les kids passaient de l’autre côté de la barrière, ils n’étaient pas là pour encourager leurs parents mais pour monter sur le podium.
Tip top aussi le 10 km en marchant ou en courant le long du Doubs, l’occasion unique de "faire la Boucle" en passant par la Citadelle. On se disait, c’est bon, la pluie nous a oubliés, elle va bien passer son chemin...
7 heures, dimanche matin. Les plus aguerris des traileurs sont déjà sur le parc de la Rodia. Ils sautillent, soufflent... Même pas froid ! Interviews pour les meilleurs, encouragements pour les anonymes. En ligne de mire : 53 km sur un parcours inédit à travers ville et villages, champs, bosquets, forêts et forts.
Première étape : le fort de Beauregard. Là en plein Besançon, un sentier quasi sauvage longe les jolies villas de la rue des Fontenottes. Dépaysement garanti. Les concurrents sont encore frais et fonceurs.
Impossible d’être partout à la fois. Nous avons fait des choix. Emission spéciale, interventions en direct et arrivée des courses à partir de 11 heures. Voici le replay de l’émission :
Direction La Croix de Morre et Montfaucon. Un bonheur pour les panoramas sur les collines de Besançon, l’accueil des villageois et les sentiers mousseux.
Cela commence à glisser. Le terrain de jeu est miné de pièges. Finir sans se blesser. C’est déjà cela.
Sarah Vieuille, vainqueur du 53 km, l’expliquera bien après avoir passé la ligne d’arrivée : « Les cailloux glissants, la boue, les dévers, c’était un peu compliqué à gérer. Il fallait y aller molo molo pour ne pas se blesser ». Molo molo, tout est relatif quand on finit première !!
A la Croix de Morre, quelques coureurs ont le réflexe de jeter un coup d’œil au paysage. « C’est beau… » Une petite phrase que l’on peut faire tourner dans sa tête si jamais on se demande pourquoi on est là à courir dans la pluie et le froid.
Participer au Trail des forts, c’est avoir le privilège de traverser des propriétés privés. Attention, prévient l’organisateur et fondateur Jean-Marie Baverel, « Une fois les épreuves finies, on enlève les repères et plus question de refaire les parcours des épreuves de 53, 19 ou 28 km en passant chez les gens ». Mais, des traileurs ont téléchargé sur leurs montres ces superbes itinéraires et tentent régulièrement le coup.
Au Fort de Fontain, aujourd’hui, c’est l’accueil des grands jours. Ravitaillement séparés. D’un côté ce que l’on boit et de l’autre ce que l’on avale vite fait. D’habitude, les visites se font d’un pas lent, nez en l’air. C’est l’office du tourisme du Grand Besançon qui les organise. La famille Spony, propriétaire du fort, a proposé aux organisateurs d’ouvrir les escaliers enterrés et caves voutées aux concurrents. Une aubaine qui permet de renouveler le parcours de l’épreuve mythique de 53 km.
Le temps file, c’est déjà la fin de la matinée. Etape incontournable, la Citadelle de Besançon. C’est un peu la friandise. La vue est sublime et une fois les remparts grimpés, c’est tout en descente jusqu’à la Rodia. Mais pour Léandre Santin, le vainqueur du 53 km, ces derniers kilomètres auront été un vrai calvaire. « Au bout d’un moment, cela use, raconte-t-il sur la ligne d’arrivée, assis sur le macadam. Au fil des kilomètres, là, j’ai senti que les 15 derniers kilomètres, c’était dur ! ». Vous pouvez voir son arrivée dans ce reportage :
On se souviendra de ce week-end d’octobre. Sur fond de covid dans l’air, les fondus de nature et d’exploits ont engrangé des heures de douleurs mais aussi de bonheur. Ils savaient qu'ils auraient à savoureur ces moments précieux : jusqu’au dernier moment, leur compétition aurait pu être annulée pour des raisons sanitaires.