Blocage d'Aperam Precision à Pont-de-Roide : "comme à Gueugnon, on veut une hausse de salaire de 150 euros bruts par mois"

Après deux jours de mobilisation en fin de semaine dernière, les salariés d' Aperam Precision, à Pont-de-Roide (Doubs), bloquent depuis ce mardi 21 février au matin l'entrée et les sorties des camions. Ils demandent une augmentation de salaires de 150 euros bruts par mois. Mais la direction propose moins.

Plus aucun camion ne sort ou n’entre chez Aperam Precision à Pont-de-Roide. Depuis 7 heures du matin, les salariés, entre 15 et 25, bloquent l’entrée de la pesée, à tour de rôle, « pour ne pas perdre d’argent, ils ont choisi une grève tournante » précise Nicolas Fallot, élu CSE et CHSCT de l’entreprise.

Le salaire, justement, c’est la raison de cette grève. Comme souvent. Lors des NAO, les Négociations Annuelles Obligatoires, les syndicats et la direction ne se sont pas accordés sur une augmentation du brut. Les syndicats avaient proposé une augmentation de 23 %. Puis, après avoir demandé aux salariés le minimum qu’ils étaient prêts à accepter, leur réponse a été une augmentation de 150 euros bruts par mois. La direction ne suit pas et propose une augmentation de 130 euros bruts par mois. Une différence de vingt euros qui a déclenché ce mouvement de grève.

Tenir compte de la conjoncture actuelle


« Avant, pour faire une proposition d’augmentation de salaire, on nous disait qu’il fallait "regarder le bilan de l’année dernière", à chaque fois, on a été conciliants. Et là, alors que l'année 2022 a été bonne, on nous dit "non", il faut "regarder l’avenir", mais les salariés ne comprennent plus rien », rapporte un syndicaliste CGT d’Aperam Precision. 

On travaille, mais derrière, on n'a aucune reconnaissance. En plus au vu de la conjoncture actuelle, la direction pourrait faire un geste envers ses employés

Un syndicaliste CGT


À Pont-de-Roide, les salariés, entre 250 à 300, s’appuient sur plusieurs critères pour justifier leur demande. « Nous sommes un sous-traitant d’ArcelorMittal, qui a enregistré un bénéfice de 1,73 milliards, nous fabriquons de l’inox de précision, reconnu mondialement, et ça se paie, donc pourquoi ne mériterions-nous pas 150 euros, nous aussi ? »s’étonne un syndicaliste CGT.

« Comme à Gueugnon »


« Nous aussi » car depuis quelques années, Aperam Precision a une usine équivalente à Gueugnon (Saône-et-Loire), dirigée par la même personne. « Certes, là-bas, il y a plus de salariés, le chiffre d’affaires est plus important, mais pourquoi là-bas, les salariés vont bénéficier  d'une augmentation de 150 euros et nous que 130 ? En plus, nous réalisons des pièces de précision, ce qui n’est pas le cas à Gueugnon". Une compétence qui, selon les syndicats, n'est pas reconnue financièrement par la direction.  

Est-ce normal qu'un cisailleur de Gueugnon, qui possède la même ancienneté qu’un cisailleur de Pont-de-Roide, touche entre 3.000 et 3.500 euros de plus par an ?

Nicolas Fallot, élu CSE et CHSCT

Jeudi dernier, déjà, à l’appel de FO, le syndicat majoritaire à Aperam Précisions, et la CGC avaient lancé un appel à une grève. Le lendemain, le vendredi, à l’appel de la CGT cette fois-ci, un rassemblement a eu lieu. À présent, le syndicat attend que la direction accepte de les rencontrer. La direction n’était pas joignable au moment de la rédaction de cet article. 

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