C'est parfois un casse-tête pour les municipalités : trouver suffisamment d'assesseurs pour tenir les bureaux de vote les jours d'élection. Chaque commune développe son système.
C'est pour certaines communes un casse-tête qui revient à chaque scrutin électoral : s'assurer d'avoir le bon nombre de bénévoles pour ouvrir les bureaux de vote le jour J.
Chaque bureau de vote doit avoir au moins un président, un secrétaire, et deux assesseurs. Il n'est pas indispensable que tous passent la totalité de la journée sur place, mais il doit y avoir en permanence au moins le président (l'assesseur le plus âgé peut le remplacer), ainsi qu'un assesseur. Quant aux bureaux de vote, ils sont fixés par décret préfectoral en fonction de la démographie. En général, un bureau de vote ne dépasse pas 800 à 1 000 électeurs.
Traditionnellement désignés par les partis politiques
Il est d'usage que les assesseurs soient désignés et envoyés par les différents candidats de l'élection. A Belfort par exemple, "le parti les Républicains a mis 3 à 4 délégués par bureau" rapporte Damien Meslot, maire (LR). "Depuis une dizaine de jours, les bureaux sont complets" se félicite l'élu. "Glucksman et le Rassemblement national n'ont proposé que trois assesseurs pour toute la ville" ajoute-t-il.
"Avant, les partis politiques fournissaient les assesseurs, maintenant, il y en a de moins en moins" constate Patrick Genre, maire (DVD) de Pontarlier (Doubs). À Pontarlier, onze bureaux de vote, une quarantaine de personnes passeront leur dimanche à veiller sur l'élection.
"C'est compliqué" convient Patrick Genre. Mais, en ce mardi 4 juin, à cinq jours du scrutin des élections européennes, pour la commune du Haut-Doubs le compte est bon : "on a notre vivier de personnes, on les rappelle, et puis on a quelques personnes qui se sont proposées".
"On les chouchoute"
À Lons-le-Saunier (Jura) aussi, on a misé sur les habitués. "Nous avons des assesseurs fidèles, qui s'inscrivent d'une échéance électorale à la suivante" indique Guillaume Badet, directeur du cabinet du maire (DVG) Jean-Yves Ravier. "Nous avons lancé en amont une campagne de recrutement sur les réseaux sociaux" complète-t-il.
À Vesoul (Haute-Saône), la municipalité va plus loin : "on ne manque jamais d'assesseurs parce qu'on les chouchoute" explique, assez fier, Alain Chrétien le maire (Horizon). "On a une conseillère municipale déléguée aux élections, et elle s'occupe de les appeler". Une relation entretenue tout au long de l'année, avec des petits avantages : petit-déjeuner et brioche au bureau de vote le jour J, et même, "on envoie une place de théâtre ou de cinéma pour les remercier".
Des étudiants à la rescousse
Dans l'ensemble, les municipalités arrivent toujours à retomber sur leurs pattes. À Besançon, avec ses 68 bureaux de vote, avait historiquement pris l'habitude d'engager des demandeurs d'emplois. Mais, "il y a un décret de 2013 qui dit que les assesseurs ne peuvent pas être rémunérés" explique Pierre Gainet, chef du service formalités élections.
Si les élus du conseil municipal ne peuvent pas refuser d'être président d'un bureau de vote, la ville de Besançon doit à minima trouver 136 assesseurs, sans compter les secrétaires de bureaux. "Il nous manque 52 assesseurs bénévoles pour remplir les tableaux". Comme à chaque scrutin, c'est avec des étudiants que la municipalité va compléter ses effectifs. "On ne peut pas se permettre d'être sur de la dernière minute, on a eu recours à des étudiants qu'on va rémunérer, ce qui nous permet d'ouvrir" décrit Pierre Gainet.
Si, techniquement, un bureau de vote a moins de deux assesseurs le jour J, les premiers électeurs présents peuvent être en quelque sorte réquisitionnés pour tenir le bureau, dans les faits, les préfectures ont des effectifs de secours, prêt à être envoyés en urgence pour tenir un bureau de vote. Un fait rarissime.