Cet ex-responsable de la garde du président centrafricain déchu François Bozizé a été arrêté le 15 septembre dans l'est de la France, a annoncé le parquet national antiterroriste samedi 19 septembre.
C'est la section de recherches de gendarmerie de Besançon qui a mené l'arrestation d'Eric Bagale, un Centrafricain de 41 ans suspecté de "crimes de guerre" pour des faits commis entre 2007 et 2014 en tant que responsable de la garde présidentielle centrafricaine, selon une information de l'AFP. L'Office central de lutte contre les crimes contre l'Humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCHGCG) participait également à cette opération aux côtés des gendarmes de Besançon.
Cet ex-responsable de la garde du président centrafricain déchu François Bozizé (2003-2013) a ensuite été mis en examen le 18 septembre à Paris, notamment pour "complicité de crimes contre l'humanité" et "complicité de crimes de guerre", puis écroué, a indiqué samedi 19 septembre le parquet national antiterroriste. Aucune précision n'a été apportée par le parquet concernant le lieu d'arrestation précis d'Eric Bagale
Au milieu de la guerre civile
Cette arrestation a été ordonnée par le pôle "crimes contre l'humanité" du parquet national antiterroriste, dans le cadre d'une enquête ouverte en mai 2017 et désormais confiée à des juges d'instruction spécialisés du tribunal de Paris. Le nom d'Eric Danboy Bagale est apparu parmi les "Libérateurs", nom donné aux compagnons d'armes du général Bozizé qui l'ont porté au pouvoir en 2003 en renversant le président Ange-Félix Patassé.Membre de l'ethnie gbaya, comme M. Bozizé, l'officier était devenu un haut-responsable au sein des milices anti-balaka. Ces groupes armés ont été formés pour combattre les milices de la Séléka, une alliance de rebelles issus du nord du pays à majorité musulmane, qui ont chassé le président Bozizé du pouvoir en 2013. Les nombreux massacres perpétrés par les deux camps ont plongé ce pays parmi les plus pauvres d'Afrique dans la troisième guerre civile de son histoire. Selon l'ONU, qui a accusé les deux coalitions de crimes de guerre, entre 3.000 et 6.000 personnes ont péri, essentiellement des civils, entre 2013 et 2015.
La justice française s'est saisie de ce dossier en vertu d'une compétence universelle qui l'autorise à poursuivre des suspects de crimes de guerre ou crimes contre l'humanité s'ils passent ou résident sur le territoire français. En 2019, environ 150 procédures judiciaires étaient menées par ce pôle spécialisé du tribunal de Paris, concernant des exactions commises notamment au Rwanda, en RDC, Syrie, Irak ou encore Libye.