Romuald Maugain, 49 ans, ne s’attendait pas à une telle arrivée ce mardi 28 avril 2020. Le maire, durement atteint par le coronavirus, est rentré après un mois à l’hôpital à Mouthier-Haute-Pierre, dans le Doubs, où ses habitants l’ont chaleureusement accueilli.
Sorti de l’hôpital Jean Minjoz à Besançon, Romuald Maugain est transporté dans une ambulance ce mardi 28 avril. Gravement atteint par le coronavirus, l’homme de 49 ans s’en est sorti. Il retrouve son village de Mouthier-Haute-Pierre, dont il est maire, après un mois passé aux urgences. « J’allais enfin retrouver ma famille » clame-t-il. Un trajet à priori classique, jusqu’à son domicile.
Une fois arrivés à la place de la mairie, les ambulanciers ouvrent les portes latérales. Se dessinent au travers de l’ouverture, une masse informe. Puis des drapeaux tricolores s’agitent, des affiches de soutiens s’élèvent, des cris et des applaudissements retentissent. Des dizaines d’habitants s’acheminent sur les côtés de la route : tous sont venus accueillir l'édile, jusqu’à son domicile. Romuald Maugain se remémore, ému, la scène. C’est son fils qui a contacté tous les voisins, les amis. Le maire raconte, la voix tremblotante : « Un souvenir comme ça, ça marque à vie ».
Pendant le coma, « des flashs »
Après onze jours de fièvre, Romuald décide de consulter un médecin, qui le diagnostique malade du covid-19. Sa femme, et ses deux enfants, aussi. Pour le père de famille, tout va très vite : d’abord aux urgences de Pontarlier, l’homme est transféré à Besançon, puis placé sous coma artificiel, pendant dix-sept jours. Avec les médicaments, le maire raconte avoir eu « des flashs avec la voix de [ses] proches » pendant ces deux semaines.
Après le coma, le maire reste encore un temps à l’hôpital, cette fois en réanimation sous oxygène, puis en pneumologie, « le temps d’une rééducation ». Car au réveil, après l’extubation, l’homme éprouve des difficultés à parler ; ses lèvres portent encore la marque du tube. « Il m’a fallu une phase pour retrouver des sensations simples, et c’est compliqué à vivre, détaille-t-il, on se demande si on va réussir à pouvoir parler, manger, tenir une cuillère, tenir debout. » A la maison, un kinésithérapeute s’occupera de lui réapprendre les gestes.
« Ils m’ont sauvé la vie »
« J’ai côtoyé la mort, tout simplement, se rappelle-t-il, encore troublé, on m’a donné une deuxième chance de vivre. » Dès son arrivée, le maire a retrouvé sa famille. Un mois sans visite à l’hôpital, jamais il n’a quitté ses proches aussi longtemps. Alors, le maire dit « revoir ses priorités ». Donner du temps aux autres, oui, mais surtout « passer des moments en famille ou avec les amis ».
Si Romuald Maugain se projette dans l’avenir, s’il retrouve des forces, c’est grâce aux médecins et infirmiers à qui il exprime toute sa reconnaissance aujourd’hui. « Le personnel soignant a été exemplaire, d’une bienveillance remarquable. Ils m’ont sauvé la vie ». Lui qui n’a « jamais mis les pieds dans un hôpital », ne tarit pas d’éloges quand il parle des équipes hospitalières, qui chaque jour, combattent le coronavirus. Alors, pour les remercier, plutôt que de partager des sujets angoissants liés au coronavirus, l’édile souhaite livrer son histoire. Un message d’espoir pour les lecteurs : « On arrive à s’en sortir, avec de la motivation et de la force ».
Nous sommes retournés voir le maire, rentré chez lui, regardez notre reportage