Dimanche 7 janvier 2024, les joueurs du CA Pontarlier affronteront les professionnels de l'Olympique Lyonnais à Besançon (Doubs), pour les 32e de finale de Coupe de France. Une affiche déséquilibrée sur le papier, mais pour laquelle tout un peuple pontissalien s'est mobilisé. Témoignages.
Quatre. Quatre comme le nombre de divisions séparant le CA Pontarlier, le club de football de la sous-préfecture du Doubs, et son futur adversaire, l'Olympique Lyonnais, club phare de Ligue 1. David contre Goliath. Amateurs contre professionnels. Plus que quelques heures avant que les deux formations, que tout sépare, ne s'affrontent en 32ᵉ de finale de Coupe de France, dimanche 7 janvier, à Besançon (Doubs).
Un duel déséquilibré sur le papier, c'est un fait. Pourtant, à Pontarlier, on veut y croire. "Ce rendez-vous, on l'attend de pied ferme" assure Jean-Pierre Bobillier, 64 ans, supporter pontissalien depuis l'enfance. "C'est un grand rendez-vous et en ville, l'engouement, je n'ai jamais vu ça. On voit déjà fleurir les banderoles, les bars ont prévu des retransmissions". La pression monte partout. "Les gens se mobilisent. Mon téléphone n'a pas arrêté de sonner cette semaine. Tout le monde voulait des places" sourit le sexagénaire, bénévole et homme à tout faire au CAP, "habitué à rendre service, entre la buvette, les frites, la surveillance".
Ce club, c'est ma vie. Je suis bénévole, mon fils et mon petit-fils y ont joué. C'est un club familial, les mecs travaillent à côté. C'est une petite ville, on est tous très proches, et j'y suis très attaché. Dimanche, j'aurai toute ma famille avec moi. On va vivre quelque chose de grand.
Jean-Pierre Bobillier,supporter et bénévole au CAP
Vendredi 5 janvier, Jean-Pierre est allé chercher l'écharpe spéciale commercialisée par le club pour l'occasion. Comme des centaines d'autres personnes. "Il y avait un monde, j'avais rarement vu ça" témoigne Emmanuel Buffo, 55 ans, ancien joueur du CAP, aujourd'hui supporter. "On voit que cela rassemble. Je suis allé chercher ma place au stade. Il y avait beaucoup de personnes des petits villages qui étaient là. On sent que la Franche-Comté se mobilise. C'est un truc de malade".
Plus de 7 000 supporters, bus affrétés, tifos, kop...
Une région qui fera corps avec les amateurs doubistes. Le match se joue en effet à Besançon, au stade Léo-Lagrange, avec sa capacité de 10 000 places. "Ça va être une énorme fête" s'enthousiasme Colas Vuillemin, 24 ans, joueur de l'équipe C du club. "D'habitude, les gars jouent devant 400 personnes. Là, on sera plus de 7 000 à pousser. Des bus partent de Pontarlier, chargés de supporters. C'est quelque chose d'énorme à vivre".
"Le match d'une vie" insiste même Colas. "Nous, les jeunes générations, on veut marquer le coup. On veut montrer que le public amateur sait se défendre". Et les fans pontissaliens ont vu les choses en grand. Un groupe de jeunes, "le kop du CAP", viendra dès le matin à Besançon. Leur tâche : installer un tifo, une animation visuelle grandeur nature, spécialement créé pour l'occasion.
Pour créer le tifo, on a fait appel aux jeunes du club de football de Crotenay, dans le Jura. La preuve que tout le monde pousse. Le 5 janvier, on était une quinzaine, de 7h30 à 18h à fabriquer cela. C'est des moments magnifiques à vivre.
Pascal Robbe,supporter du CA Pontarlier et mascotte du club
Preuve de l'importance du rendez-vous, le CAP aura aussi l'honneur d'avoir une mascotte, le hérisson Odoobix ! Sous le costume, on retrouve Pascal Robbe, 56 ans. "J'adore ce club, je suis tous leurs déplacements" raconte-t-il. "Enfiler le costume dimanche, ce sera magnifique. On a les tambours, les chants. Maintenant, le défi, c'est d'essayer d'emmener avec nous le public, pour augmenter nos chances de victoire".
Car oui, si côté tribunes, l'optimisme est de mise, quels sont les pronostics côté terrain ? "On va les taper" assène Pascal Robbe. "On a une bonne défense, un bon gardien. Avec le soutien du public, ça peut le faire". "On va se qualifier" renchérit Emmanuel Ruffo. "L'objectif, c'est de les mener au 0-0 le plus longtemps possible. Après, on peut faire la différence sur un contre. C'est la magie de la Coupe".
Vous l'aurez compris, dimanche 7 janvier, le petit poucet aura les faveurs de la foule. "Et puis, si défaite il y a, on ira quand même boire un coup "assure Jean-Pierre Bobillier. "L'aventure restera mémorable" conclut Colas Vuillemin. "Dans tous les cas, la fête sera belle". On a hâte.