Départ de l’université de Bourgogne de la Comue UBFC : “Une décision unilatérale de démantèlement, un coup terrible…”, vives réactions en Franche-Comté

Les communiqués affluent depuis l'annonce de la décision de l'Université de Bourgogne de claquer la porte de la Comue UBFC, un groupement universitaire régional. Réactions en Franche-Comté.

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La décision prise jeudi 1er septembre a fait l’effet d’une douche froide dans le monde universitaire, même si elle était attendue tant les relations entre les établissements d’enseignements supérieurs étaient glaciales depuis plusieurs années. Le conseil d'administration de l'université de Bourgogne, l'UB, a officiellement mis un terme à sa participation à la Comue UBFC (communauté d’universités et établissements (Comue) baptisée Université Bourgogne Franche-Comté (UBFC)), regroupant plusieurs établissements universitaires de Franche-Comté et de Bourgogne.

Nous prenons acte de [la décision de l’Université de Bourgogne] que nous regrettons sincèrement”, pouvons-nous lire le 5 septembre, dans un communiqué de l’Université Bourgogne Franche-Comté, regroupant l’Université de Franche-Comté, l’UTBM, l’Institut Agro Dijon, le Sup Micro Tech ainsi que l’école Arts et Métiers. 

“Ce retrait se manifeste après plusieurs mois de prises de position publiques au cours desquelles le président de l’Université de Bourgogne a clairement exprimé son opposition à un siège social unique pour UBFC” détaille le groupement d'Universités dans lequel ne fait désormais plus partie l’Université de Bourgogne.

Dans ce contexte difficile, nous avons fait le choix du dialogue et d’un travail commun. Concrètement, nous continuerons à travailler ensemble au sein d’UBFC jusque fin 2023. En effet, il n’est pas possible de sortir du regroupement avant la fin du contrat de site.

UBFC, dans un communiqué

Au cœur de la discorde : le siège de la Communauté d'universités et établissements (COMUE) UBFC, actuellement attribué à Besançon (Doubs). En effet, comme nous vous l’expliquions dans cet article, l'Université de Bourgogne réclamait un double-siège au sein de l'UBFC ; l'un dans la capitale franc-comtoise, un autre dans la capitale bourguignonne. 

“Ce vendredi 2 septembre, le ministère a confirmé qu’un double-siège pour UBFC ne peut pas être juridiquement accordé et a rappelé que les équilibres territoriaux de la réforme de 2015 ne seraient pas modifiés” précise l’Université Bourgogne Franche-Comté. 

“Une guerre fratricide”

“Au moment où les collectivités de Franche-Comté investissent massivement dans l’enseignement supérieur régional, l’université de Bourgogne décide unilatéralement de démanteler l’écosystème de l’ESR de la Bourgogne Franche-Comté” écrivent dans un communiqué de presse commun, Anne Vignot, présidente de l’Agglomération Grand Besançon Métropole, Damien Meslot, président du Grand Belfort, Charles Demouge, président de Pays de Montbéliard Agglomération et Alain Chrétien, président de la Communauté d’Agglomération de Vesoul. “Nous sommes spectateurs depuis 2016 d’une guerre fratricide” ajoutent-il, visiblement inquiets pour l’avenir de la recherche et la formation des étudiants de Bourgogne-Franche-Comté.

En 2020, nous avions fondé l’espoir qu’avec les changements d’exécutifs, nous allions entrer dans une période constructive. Vincent Thomas, dès les premiers mois de son mandat de président à l’université de Bourgogne, le balayait d’un trait.

Communiqué commun des présidents d’agglomération de Franche-Comté

Cédric Perrin, sénateur LR du Territoire de Belfort, a réagi à cette décision et la dénonce également. Il parle d’”un naufrage collectif” et d’”un coup terrible à l’enseignement régional”. Selon lui, ce conflit “pénalise fortement l’enseignement supérieur au sein de notre région et vient ternir son image.” “Il faudra au moins 10 ans pour nous en remettre” écrit-il dans un communiqué.

“En toute logique, malheureusement, l’une des premières conséquences de la fin  de la COMUE devrait être la sortie de l'Université de Bourgogne du classement de Shanghai, puisqu’elle n’y figure, à un rang honorable, qu’en raison de l’attribution à elle seule de l’ensemble des travaux publiés sous signature scientifique commune UBFC” ajoute-t-il.

"Des vieilles rivalités recuites"

Le sénateur LR du Doubs Jacques Grosperrin, ancien rapporteur du budget de l’enseignement supérieur au Sénat, a également commenté cette nouvelle et ne mâche pas ses mots. Il parle d'un "entêtement" et d'un "aveuglement erratiques" des responsables de l’université de Bourgogne taxés de jusqu'auboutistes. Il appelle l'Université de Bourgogne à la raison. "Le chantage n’est pas une méthode et nous ne sommes plus au temps des ducs de Bourgogne" lance-t-il, appelant la présidente de Région Marie-Guite Dufay à intervenir dans ce conflit politique.

Sans oublier d'interpeller sans ménagement François Rebsamen, maire PS de Dijon : "Ressaisissez-vous. Sortez par le haut des vieilles rivalités recuites. Votre responsabilité est lourdement engagée sur ce dossier depuis l'origine."

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