« Des lits fermés, il y en a à la pelle » : les syndicats de l'hôpital de Besançon tirent à nouveau la sonnette d'alarme

Le manque de personnel soignant est criant au CHU de Besançon (Doubs). Depuis la crise du Covid-19, on ne compte plus le nombre de démissions. Cela touche directement tous les services où les lits ferment les uns après les autres. Ce jeudi 9 juin, les syndicats ont voulu attirer l'attention à quelques jours des élections législatives.

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En 2021, 96 démissions ont été constatées au CHU de Besançon, tous secteurs confondus. Si le personnel manque, les lits aussi pour accueillir les patients. Dans le service gériatrie, 22 lits ont fermé. Habituellement, le service est en capacité d’accueillir 54 lits. Aujourd’hui, seulement 32 sont ouverts. « La pénurie de personnel touche tous les services », indique Marc Puyraveau de la CFDT.

« Pour pallier le manque de personnel, les plannings sont modifiés et adaptés tous les jours », explique Marc Paulin du syndicat SUD Santé Sociaux. « La gestion des agents se fait au jour le jour ce qui impacte leur vie familiale », souligne-t-il.

Un personnel sur huit est absent en permanence

Marc Puyraveau de la CFDT

Dans ce contexte difficile, le taux d’absentéisme explose et atteint un record. 12 % d’absentéisme en 2022, contre 6% il y a 5 ans. Un taux multiplié par deux. « Pas un service ne tourne normalement », explique Marc Puyraveau.

Avec une gestion difficile des ressources humaines, il est impossible pour le CHU de résorber les délais accumulés pendant la crise sanitaire. Leur objectif à l’heure actuelle : « moins cumuler de retard », soulignent les syndicats. Au total, 8.000 opérations sont en attente.

La situation départementale et régionale affecte le CHU de Besançon 

Le CHU reçoit des patients venus de tout le département et parfois même de toute la région. La fermeture des lits dans les autres établissements de soin draine donc les patients vers le CHU de Besançon.

L’hôpital Nord Franche-Comté a fermé 100 lits par manque d’infirmiers, la clinique Saint Pierre à Pontarlier en a supprimé 33. À cela s’ajoute le manque de personnel, dans les EHPAD où « du personnel non qualifié est embauché » indique Marc Paulin. Il ajoute : « on retrouve dans ces structures un personnel qui n’est pas formé et qui ne parle pas français ».

En 20 ans on a détruit le système hospitalier français, il faut repenser l’hôpital

Marc Paulin, syndicat SUD Santé Sociaux

En France, on compte au total 100 services d'urgence qui ne fonctionnent pas correctement par manque de lits et de personnel selon les syndicats. Entre 2003 et 2019, 75.000 lits ont fermé au niveau national. Une tendance qui s’accélère ces deux dernières années avec la crise sanitaire.

Des mesures gouvernementales jugées insuffisantes

La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, a présenté mercredi 8 juin une série de « premières mesures » pour répondre à la crise des urgences. Parmi elles, des élèves soignants et infirmiers qui devraient arriver en renfort dans les services hospitaliers. Autre annonce du gouvernement : le doublement des heures supplémentaires.

Toutes ces mesures sont jugées insuffisantes par les soignants qui s’inquiètent des prochains mois. Pour eux, il est urgent que le gouvernement alloue des moyens humains pour soutenir l’hôpital. Les quatre syndicats estiment qu’« il y a un gros travail qui attend le gouvernement qui sortira des urnes ».  

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