Un diplomate originaire de Pontarlier bientôt devant la justice

Boris Boillon sera jugé en mars prochain pour blanchiment de fraude fiscale. Le ministère des Affaires étrangères annonce son rappel de New York, où il était en mission, ainsi qu'une mesure de suspension. 

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Le diplomate originaire de Pontarlier Boris Boillon, qui sera jugé en mars prochain pour « blanchiment de fraude fiscale », va être rappelé de New York où il était en mission, « en vue d'une mesure de suspension », a annoncé mardi le Quai d'Orsay.

« Compte tenu des derniers développements de la procédure judiciaire, le ministère des Affaires étrangères a décidé d'interrompre immédiatement sa mission à New York et de procéder à son rappel en vue d'une mesure de suspension », selon le communiqué du Quai.

Boris Boillon avait été réintégré au ministère à l'été 2016, après quatre années de disponibilité, et affecté sur une mission de renfort à l'ONU à New York. « Lors de sa réintégration, le ministère des Affaires étrangères n'avait aucune connaissance des suites qu'entendait donner la justice à l'enquête préliminaire qui avait été ouverte à son encontre, en 2013 », indique le Quai.

Arrêté avec 350 000 euros en liquide


L'ancien conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, alors reconverti dans le consulting, avait été intercepté à Paris par les douaniers le 31 juillet 2013 avec 350 000 euros et 40 000 dollars en liquide sur lui alors qu'il s'apprêtait à monter dans un train, gare du Nord, à destination de Bruxelles.

Il devra répondre sur le banc des prévenus de « blanchiment de fraude fiscale », « faux et usage de faux », « manquement à l'obligation déclarative de transfert de capitaux » et « abus de biens sociaux », a appris l'AFP lundi de source judiciaire.

Le parquet de Paris a décidé de faire citer à comparaître le diplomate de 46 ans, à l'issue de son enquête préliminaire.

La loi impose de déclarer tout transfert international en liquide, à l'intérieur de l'Union européenne, au-delà de 10 000 euros, selon le code des douanes, qui prévoit sinon une amende égale au quart de la somme non-déclarée.

Boris Boillon avait expliqué aux enquêteurs que ces sommes provenaient de ses activités professionnelles privées en Irak, a précisé une source proche de l'enquête. D'après lui, ces prestations étaient rémunérées en liquide du fait des carences du système bancaire irakien.

Arabophone, spécialiste du Moyen-Orient, ancien ambassadeur de France en Irak puis en Tunisie, Boris Boillon s'est fait remarquer dans sa carrière de diplomate pour son tempérament fougueux et ses gaffes.

Il avait quitté le ministère en août 2012, après l'arrivée de François Hollande à l'Elysée. 
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