Grand Besançon : "Non au masque dans la cour de récréation", ces mamans d’élèves tirent la sonnette d’alarme

Une pétition de parents d’élèves du Doubs contre le port du masque à la récréation et pendant la pratique du sport à l’école a déjà recueilli plus de 15 000 signatures. Les cinq mamans à l'initiative du projet ont interpellé le ministère de l'Education nationale. 

Elles ne s’attendaient sans doute pas à un tel engouement. En l’espace de quelques semaines, cinq mamans d’élèves du Doubs ont vu leur pétition intitulée "Le sport et la récréation sans masque à l’école" dépasser les 15 000 signatures. La fermeture des établissements scolaires le 2 avril dernier n’a d’ailleurs pas freiné sa progression. Les signataires sont de plus en plus nombreux chaque jour, et dans les commentaires, les parents d’élèves sont même plusieurs centaines à dénoncer le port obligatoire du masque à l’école.

"Besoin d’oxygène pour travailler, faire du sport. Trop peu de risques chez les enfants d’être gravement malade" écrit par exemple Claude, rejoint par Aurore, également parent d’élève, "Laissons les enfants profiter de leur vie, laissons-les rester des enfants" écrit-elle. Ce constat, Maria Makarova le partage également. C’est elle qui est à l’origine de la pétition. Elle a également tenu à interpeller les ministres de la Santé et de l’Education dans une lettre ouverte qu’elle a partagé sur le site de sa pétition en ligne.

"Maux de tête et problèmes respiratoires"

"Dès le départ, au mois de novembre, nous étions plusieurs parents à trouver cela anormal. Nous avons rapidement constaté que les élèves revenaient avec des maux de tête, parfois des problèmes respiratoires" s’alarme celle qui est aussi maman d’un élève de 9 ans, Michel, scolarisé aux Auxons (Doubs), "Le masque le dérange, ça le gène tout le temps. Il faut le changer toutes les deux heures, c’est très contraignant. Je n’imagine pas comment font les élèves encore plus petits".

En France, la décision de rendre le port du masque obligatoire à l’école pour les enfants à partir de 6 ans a été prise le 29 octobre dernier, à l’aube du deuxième confinement. Une mesure controversée, qui continue de faire réagir les parents d’élèves. Mais dans le cas présent, c’est surtout le port du masque lors des récréations et de la pratique de certains sports qui a fait réagir ces mamans.

"Mon fils est en CE1, et il a des problèmes respiratoires. La première fois qu’il a dû porter un masque pendant une heure, il s’est mis à gonfler et à devenir tout rouge" se souvient Ekaterina Gillon, parent d’élève également signataire de la pétition "Il lui était impossible de porter le masque toute la journée. Depuis le mois de novembre, on a donc dû passer à l’instruction à domicile" explique-t-elle.

"Impossible de supporter le masque 6h par jour"

Pour Ekaterina et son fils Andrei, il a donc fallu s’adapter rapidement. Un nouveau quotidien, des contraintes, mais une décision mûrement réfléchie. La maman du garçon de 8 ans l’assure, son jeune fils ne pouvait plus supporter le masque toute la journée : "Je lui ai posé plusieurs fois la question. Je lui ai demandé s’il était sûr, s’il était prêt à rester à la maison. Sa décision était claire. Il était triste de ne plus voir ses copains mais il préférait ça plutôt que de devoir supporter le masque six heures par jour".

"Idéalement je pense qu’il faudrait supprimer le masque aussi en classe" reconnaît de son côté Maria Makarova, qui compare la situation de la France à celle de la Russie, son pays d’origine, "Là-bas les jeunes enfants ne portent pas le masque à l’école. Et ils s’en portent bien mieux" explique-t-elle, "Nous n’en sommes pas là, mais demandons que nos enfants puissent au moins l’enlever lors des récréations ou de la pratique sportive".

Que dit le gouvernement sur le sport masqué ?

Garder le masque sur le nez lors de la pratique du sport, cela peut surprendre. Alors concrètement que dit le gouvernement à ce sujet ? Dans un document publié sur son site en mars dernier, l’Education nationale donnait des précisions pour la reprise de l’EPS : "Le port du masque par les élèves est obligatoire à l’école, au collège et au lycée. Les élèves doivent le porter dans tous les temps scolaires, hors activité physique incompatible avec le port du masque, et en tous lieux" peut-on notamment lire.

Il existe donc des activités physiques compatibles avec le port du masque. Et c’est justement ce qui pose problème aux parents d’élèves signataires de la pétition : "Les enfants courent, sautent, à la récréation avec le masque. Ils s’essoufflent. Ils doivent aussi mettre le masque quand il font du tennis de table par exemple. Ce n’est pas normal" poursuit Maria, la maman de Michel.

Là encore le gouvernement a dessiné les contours de ces obligations. Et certains sports peuvent effectivement impliquer le port obligatoire du masque y compris dans les établissements du primaire : "S’il est recommandé de privilégier les activités extérieures et les activité de basse intensité avec port du masque dans les gymnases, l’activité physique en gymnase et sans port du masque est de nouveau possible" dit le texte. Or, dans la liste de ces activités de "basse intensité avec port du masque" on trouve par exemple la danse, l’art du cirque, le tennis de table, ou encore le yoga et la musculation sans appareil.

"Il y a une vraie prise de conscience de la part des parents" se félicite la maman d’Andrei, "Si un enfant perd connaissance pendant le sport, ou tombe malade, qui est responsable  ? Personne à part les parents. Donc c’est à nous d’agir, de prendre les bonnes décisions. C’est à nous de prémunir au lieu de guérir" poursuit-t-elle.

"Gym masquée" à tous âges ? 

Pour l’instant les parents d’élèves du Doubs n’ont pas reçu de réponse à leur courrier adressé au ministre de l’Education nationale. Jean-Michel Blanquer a toujours milité en faveur du port du masque lors de la pratique sportive à l'école. Il s’y était même d’ailleurs essayé en février lors de la visite d’une école dans le cadre du dispositif "30 minutes d’activité sportive quotidienne". Pour l'heure les établissement scolaires sont fermés en France au moins jusqu'au 26 avil prochain. 

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