À Chantrans dans le Doubs, l’église traditionaliste a construit un lieu de culte étonnant. En sept ans, une ancienne ferme a été transformée. Visite.
Sept ans de travaux. D’énergie et de foi. Entre ces murs, il y avait autrefois une étable, des vaches. L’église traditionaliste qui ne peut plus utiliser les églises officielles depuis les années 60 a dû trouver d’autres lieux.
Cette grange du Doubs va faire l’affaire. “Quand je suis rentré dans ce bâtiment, il y avait des planches au sol naturellement, 300 m² au sol pour les bêtes, 300 m² au-dessus pour le fourrage. J’ai tout de suite vu la possibilité de dégager ce grand volume” se souvient l’Abbé Marchiset, supérieur de la maison Sainte-Philomène.
Avec des dons, uniquement des dons, le lieu va se métamorphoser. L’abbé Marchiset a une formation en architecture. Il va aménager l’église, la charpente avec des séminaristes, puis des bénévoles. Un travail de titan. Des vitraux ont été récupérés, un ancien maître-autel lyonnais aussi, passé de brocanteurs en brocanteurs.
Il nous reste les peintures à faire. Cela fait sept ans que l’on aménage ce lieu avec la devise des Bénédictins, “ora et labora”. Il y a un temps pour le travail, un temps pour la prière”.
Abbé Marchiset, supérieur de la maison Sainte-Philomène.
Dans l’ancienne grange sont célébrées des messes traditionnelles en grande partie en latin. L’abbé célèbre la messe face à l’autel, dos aux fidèles. Des foulards sont à disposition des femmes pour se couvrir la tête. Ils seraient une quarantaine de fidèles à se rassembler dans ce lieu atypique.
Les messes en latin ne se font plus dans l’Église catholique depuis le concile de Vatican II qui s'est tenu à Rome de 1962 à 1965. L’objectif principal était de renouveler l'Église catholique et de la rendre plus accessible aux fidèles. Vatican II a scellé l'abandon de la messe en latin au profit des langues locales.
Avec Florence Cicolella.