En 2019, l'église Saint-Ambroise du petit village de Busserotte-et-Montenaille (Côte-d'Or) était sélectionnée par le loto du patrimoine. Mais depuis la fin des travaux de rénovation, l'édifice a été grandement dégradé par des fuites d'eau.
L'église Saint-Ambroise est-elle la cible d'une malédiction ? L'édifice religieux aurait dû faire la fierté de Busserotte-et-Montenaille, un petit village d'une trentaine d'habitants, mais le destin a été bien plus cruel.
Sélectionnée au loto du patrimoine en 2019
Pourtant, l'histoire avait tout du conte de fées. En 2019, l'église était sélectionnée au loto du patrimoine et obtenait, avec d’autres subventions, 480 000 € d’aides pour retrouver son charme d'antan. Mais une fois les travaux achevés, des fuites d’eau ont rapidement fait leur apparition au niveau de la toiture de la nef.
Aujourd'hui, l’église de Saint-Ambroise fait peine à voir. Les murs sont tachés, jaunis, marqués par l’écoulement abondant de nombreuses fuites dans la toiture. "On voit bien les taches d’eau", regrette Jean-Marie Mugnier, le maire de Busserotte-et-Montenaille, au micro d'Alexane Clochet et Zahra Douche, nos journalistes sur place. "À l’époque, il y avait tellement d’eau qui coulait, que cela coulait sur les murs de chaque côté de la nef. C'était tellement humide, même au sol on voyait des flaques d’eau."
Tout est à refaire
Après avoir constaté le sinistre, la responsabilité reste encore à établir. Pour le maire en tout cas, la situation est claire : "La seule solution, c’est de démonter complètement la couverture pour récupérer les laves en bon état et en remettre des neuves dans une pose peut-être différente. J’espère que tout sera pris en charge par les deux partenaires."
Selon une source proche du dossier, une décision de justice a déjà tranché : le préjudice sera pris en charge par les assurances et le toit sera refait sans nouvel investissement de la commune.
Une partie du problème semble résider dans la composition du toit qui est en laves. Les toitures en laves consistent en des empilements de pierres plates légèrement inclinées.
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Cette technique, typique du nord-est de la France et en particulier de la Bourgogne, n’est pas de première jeunesse. Elle n’est pas non plus la plus élaborée. "Déjà au XVe siècle, c’était la couverture du pauvre, c’était un peu la honte pour un village de couvrir son église en lave", confie franchement Martial Ducherpozat. Le maçon, en charge du chantier, aimerait pouvoir user de "quelques techniques contemporaines et modernes pour éviter tous ces désordres".
Pourtant, par respect du patrimoine, cette formation archaïque de pierres est essentielle afin que l’édifice conserve son authenticité.
Une malédiction ?
L'église Saint-Ambroise n'a pas été épargnée par les ennuis ces dernières années. D'abord un vol en 2016, puis des fuites après la rénovation de la toiture... Mais Jean-Marie Mugnier, le maire de Busserotte-et-Montenaille, se refuse à parler de malédiction.
"Je dirais même que c’est tout le contraire. Le fait qu'une commune comme nous avec 40 000 € de recettes ait l’argent suffisant pour faire face à cette ambitieuse rénovation, ce n’est pas maudit. Au contraire, on a plutôt été sous les bons cieux."