"Les Bijoux de la Castafiore" est l'album le plus traduit de l'univers de Tintin. Cette fois, c'est l'association Tintinnabuler Au Montceau qui a décidé de l'adapter en patois montcellien, un parler de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire). Après plus de 3 000 exemplaires vendus, les bénévoles aimeraient maintenant en faire un livre audio.
Tintin est en Saône-et-Loire. En 2023, l'association Tintinnabuler Au Montceau, avec l'aide des Éditions de la Bourbince, d'Hergé et de Casterman a publié une version modifiée de l'album "Les Bijoux de la Castafiore".
Depuis 2014, ils nourrissaient ce projet fou : traduire une bande dessinée Tintin en patois Montcellien, un ancien dialecte de Montceau-les-Mines. Le fruit de ce travail acharné se nomme : "Les Pendouillons d’la Castafiore". Ce dimanche 10 novembre, le livre était présenté au salon organisé par Énergies citoyennes de Montceau-les-Mines en Saône-et-Loire.
Forts de leur succès, les membres de l'association tentent maintenant de l'adapter en format audio.
Un livre audio à venir ?
"C’est plus qu’une satisfaction, nous avons presque été éberlués le succès", confie Marie-Claude Valabrègue, membre de l'association Tintinnabuler Au Montceau, d’une voix tremblotante. "En particulier à la boutique éphémère en décembre parce que les gens venaient sans arrêt."
Après cet accomplissement, l’association veut aussi sortir l’album en livre audio. "C’est pour les malvoyants d’une part et d’autre part pour les gens qui voudraient avoir le son, l’accent... C’est un gros travail, je ne sais pas si nous y arriverons, mais nous allons essayer."
L'objectif derrière ce projet : faire connaître le patois montcellien des grands comme des petits.
Les Bijoux de la Castafiore : l'album de Tintin le plus traduit
Quel autre choix avaient-ils que d’opter pour l’album de Tintin le plus traduit au monde : "Les Bijoux de la Castafiore". Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’ouvrage est traduit en langues régionales, loin de là même. Il y a quelques semaines, Los oreries d’lai Castafiore, la version champardennaise, venait s’ajouter à quelque 80 autres traductions issues des quatre coins de la France.
Pour Marie-Claude Valabrègue, il y a une explication bien précise à ce choix : "C’est l’album le plus traduit parce qu’il y a une unité de lieu et cela se passe en France. Vous ne voyez pas Tintin au Tibet par les Montcelliens, on se dit que Moulinsart c’est parfait."
Mais avant tout, c'était une idée de son mari, Jean-Pierre, un "tintinophile", comme elle le décrit. Le retraité, qui n'est pas originaire de Montceau-les-Mines, a voulu réaliser cette traduction pour les 50 ans de l'ouvrage. Avec Jacky et Josiane Lamborot, leurs amis, pendant un an ils se sont retrouvés, pour des repas, des cafés, des apéros et surtout pour à chaque fois traduire un peu plus de bulles de la fameuse bande dessinée.
Aussi, l’association ne prévoit pas de se lancer dans la traduction d’autres albums de Tintin à l’avenir.
3 000 exemplaires déjà vendus
Il a ensuite fallu convaincre Hergé et Casterman, les ayants droit et éditeurs de Tintin. "C'est assez simple, il suffit d'avoir le courage de se lancer", assure Jean-Michel Chantreault, des Éditions de la Bourbince et membre de l'association Tintinnabuler Au Montceau. "Par contre il faut être prêt à se mettre une certaine somme sur le dos." Car l'association a dû payer en avance le tirage, sans être sûr de pouvoir retrouver un jour sa mise initiale.
3 000 exemplaires avaient ainsi été édités en 2023. Grâce à l’installation d’une petite boutique éphémère en décembre 2023 place de la mairie à Montceau-les-Mines, "pratiquement tout" avait été vendu. Depuis, ils en ont racheté 1 000 qui "sont en train de s’épuiser".